Souvent, il suffisait d’un regard pour qu’elle comprenne qu’elle s’était trop éloignée de la case où on l’avait placée. Comme ce regard lancé par cette fille blanche avec qui elle avait sympathisé alors qu’elle sortait d’un salon de coiffure pour femmes noires. Ou ce regard échangé un après-midi avec une colocataire noire alors qu’elle entrait dans la salle commune en riant avec deux filles blanches. Ou bien ces regards appuyés à plusieurs marches de fiertés, mais sans que personne vienne jamais lui parler. Pour autant, les regards, ce sont des choses glissantes qui nous échappent. Un bon coup de pied dans la figure, c’est plus concret.