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Né(e) à : Saint-Cuthbert, Canada , le 27/12/1803
Mort(e) à : Montréal, Canada , le 15/02/1839
Biographie :

De Lorimier, François-Marie-Thomas, devient notaire en 1829. Il a 27 ans. Il commence à s’impliquer activement dans la vie politique.
A la suite des rébellions de 1837 et 1838, auxquelles il participe avec ardeur, il est traqué par la police. Arrêté dans la nuit du 12 novembre 1838, près de la frontière américaine il est emprisonné à Montréal et condamné à mort le 11 janvier 1839, puis pendu le 15 février suivant avec d’autres compagnons.
Avant de mourir, il a écrit une importante série de lettres, à ses amis et à sa famille. Le Chevalier de Lorimier fut « un citoyen intègre, doué d’un noble caractère et d’une belle âme », dit l’historien Thomas Chapais. Plus que tout autre, c’est le héros célébré des événements de 1837-38.


Source : Wikipedia
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
M. DE LORIMIER* ANNONÇANT SON SORT À SON COUSIN.

Prison de Montréal, 12 février 1839.

Mon cher cousin et ami,
Quelque douleur que j’aie à vous communiquer dans ce jour de malheur la triste nouvelle qui vient de m’être annoncée, je dois le faire sans hésitation: mes devoirs dus à votre générosité, à votre bonté, le souvenir de vos bienfaits, me l’ordonnent et je m’y soumets. M. Day vient de m’avertir de me préparer à la mort pour vendredi. Tous vos efforts pour sauver votre malheureux cousin ont été inutiles; mais à l’heure suprême je ne vous en suis pas moins reconnaissant; on ne doit pas juger d’une chose par le succès ou l’irréussite qui ont accompagné la tentative: vous avez tout fait en votre pouvoir pour moi, voilà ce que je considère et ce pourquoi je vous offre les sentiments de la plus profonde gratitude. Il me reste une chose à vous demander: allez, je vous prie, allez voir ma chère Henriette, c’est à vous de lui offrir les consolations qu’elle pourra goûter. Pauvre épouse! je vois, je sens son sein déchiré par la peine; éclater en sanglots! mais, quoique naturels, à quoi servent-ils? mon sort est fixé, la mort est inévitable, il faut la voir arriver de notre mieux... plus on est faible, plus la mort a d’horreur. D’ailleurs ne vais-je pas passer par la voie ordinaire à tous les hommes? Si ma mort arrive un peu plus tôt, elle est pour des motifs dont je ne puis rougir: je meurs en sacrifice à mon pays. Puisse sa cause désolée en recueillir quelques fruits!
Assurez votre Dame de mon amitié constante et de mes respects, et vous, mon cher cousin, vivez heureux et pensez quelquefois à un homme plus malheureux que coupable.

Votre cousin et ami,
Chevalier de Lorimier.

* M. De Lorimier, notaire de profession, a été exécuté à Montréal, le 15 janvier 1839, avec Hindenlang, Nicolas, Norbert et Daunais, en vertu d’une sentence prononcée par la Cour Martiale, que Sir John Colborne avait instituée pour juger les insurrectionnaires de 1838.
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Montréal, Prison Neuve, 12 février 1839.

Mon cher ami,
Je n’ai plus que deux devoirs à remplir ; le premier c’est de me tenir prêt pour le long voyage de l’éternité, le second d’écrire à mes amis et de leur faire mes derniers adieux. Quand un homme est attaché à ce monde par des liens aussi forts que ceux qui m’y retiennent, il est bien dur pour lui de mourir avant sa fin naturelle. Mais le sacrifice n’est pas aussi pénible qu’on pourrait le croire, quand on n’a pas considéré sa mort très prochaine. Plus nous pensons que la mort est proche, moins nous trouvons dur de mourir, et plus nous nous sentons résignés à notre sort. Si beaucoup d’hommes craignent, c’est qu’ils n’ont pas sérieusement pensé à mourir. Pour moi, mon cher ami, je suis résigné à mon sort aussi cruel que peu mérité. Je suis ferme et tout à fait déterminé à mourir comme un homme qui sacrifie sa vie à une bonne cause. Je remercie le ciel de m’avoir donné autant de courage. Je ne pouvais entreprendre ce long voyage vers l’éternité sans vous remercier des nombreux services que vous m’avez rendus. Permettez-moi, avant de vous quitter pour toujours, de vous assurer, que je vous ai toujours estimé comme un ami, et de vous exprimer aussi ma reconnaissance des secours que vous m’avez apportés durant mon malheureux emprisonnement. Puisse la providence vous donner sur cette terre de misère une carrière longue et heureuse ! Puissiez-vous voir le jour où le sort cruel des nombreux martyrs qu’a faits notre sanguinaire et barbare Gouverneur Sir John Colborne, aura sa complète revanche sur les coupables qui ont versé le sang innocent ? Puissiez-vous prospérer autant que vous le méritez et vous rappeler quelquefois la mémoire de votre ami malheureux mort sur l’échafaud pour racheter son pays opprimé.
Adieu pour toujours.
Votre ami sincère et dévoué,
Chevalier de Lorimier.
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Ayant appris qu’un de ses amis avait préparé pour ses restes mortels une tombe, dans un endroit du cimetière qui lui appartenait, il lui écrivit :

Prison de Montréal,
15 février 1839, à 4 hrs.

Mon cher ami,
Je n’ai plus que quelques instants à vivre ; dans cinq heures, je monterai sur l’échafaud. J’ai encore un devoir précieux à remplir, c’est celui de la reconnaissance. Je suis plus calme que jamais. La seule chose qui m’attriste est de laisser ma famille dénuée de tout. Pourquoi me plaindre pour moi personnellement de ce qui arrive ? Mon pays me connaît, et j’ai la consolation, en mourant, de savoir que j’ai l’estime et l’approbation de mes compatriotes. Cette pensée remplit mon coeur de joie. On me condamne à mourir sur l’échafaud, mais mourir d’une façon ou de l’autre, par la corde, le feu, l’épée ou la guillotine, quelle est la différence? Ce n’est pas le mode de mort, l’instrument du supplice qui crée le déshonneur.
Je vous prie, mon cher ami, d’accepter mes plus sincères remerciements pour la faveur que vous êtes à la veille de faire à mes restes inanimés après qu’ils auront été descendus de l’échafaud, et veuillez croire que je serai jusqu’à mon dernier soupir,
Votre ami infortuné. Adieu.
Chevalier de Lorimier.
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