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Citation de majero


La cireuse de chaussures avait beau être une paysanne plutôt inculte, elle possédait une sensibilité et une force d’expression intactes, et elle avait su conserver en elle des vérités toutes simples. En outre, c’était une vraie femme. Et les vraies femmes comprennent de manière innée leur relation et leur place vis-à-vis des hommes. Elle savait d’instinct choisir sa place en fonction de son interlocuteur, elle était comme Ronaldo qui, au moment où le ballon vole devant lui, bondit comme un lièvre pour se retrouver dans la meilleure position, celle qui lui permettra de tirer au but. Souvent, les gens n’ont pas encore eu le temps de comprendre ce qu’il voulait faire que déjà le coup part, car son talent est inné : il n’agit pas selon des règles apprises d’un entraîneur, et, sur le plan théorique, son art du placement reste peut-être encore à écrire. Or, de même que les stars du football sont des perles rares, les femmes nature sont elles aussi des exceptions. La très grande majorité des femmes sont le produit d’une éducation, d’une formation et d’une culture. Elles se contentent de comprendre les grands principes et les grandes règles. Les femmes nature, elles, sont des diablesses ; elles se cachent sous les apparences et les identités les plus diverses. Les rencontrer ne pouvait être que le fruit du hasard. Tomber ne serait-ce qu’une fois sur l’une d’entre elles, c’était déjà un grand bonheur, comme celui que Bian Rongda venait de goûter. La journée qui s’annonçait si pesante s’était achevée dans la gaieté et l’insouciance, et c’est à la cireuse de chaussures qu’il en était redevable. Cela faisait si longtemps que Bian Rongda se taisait, si longtemps qu’il n’avait pas eu une conversation détendue avec quelqu’un !
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