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Citation de Charybde2


Dans l’immense cocon crissant, des processus extraordinaires avaient débuté.
La chair gainée de la chenille avait entrepris de se déliter. Pattes, yeux, piquants et segments de corps perdaient leur intégrité. Le corps tubulaire devenait fluide.
La chose faisait appel à l’énergie tirée de la colombine pour alimenter sa transformation. Elle s’auto-organisait. Sa forme en cours de mutation bouillonnait et enflait au sein d’étranges crevasses dimensionnelles, suivant, puis rebroussant chemin par-dessus le rebord du monde telle une bourbe huileuse. Elle se repliait sur elle-même, façonnant son propre aspect dans la glèbe protéiforme de sa matière de base.
Elle était instable.
Elle avait été vivante, et puis il y eut une période entre deux formes où elle ne fut ni vive ni morte, mais saturée d’énergie.
Après quoi, elle fut en vie de nouveau. Mais différente.
Des spirales de soupe biochymiques se sculptèrent soudain. Des nerfs qui s’étaient déroulés et dissous se lovèrent de nouveau en autant d’écheveaux de tissu sensoriel. Les traits fondirent et se reconstituèrent, formant des constellations étranges, nouvelles.
La chose se plia en deux, saisie d’une angoisse naissante et d’une faim rudimentaire, mais croissante.
Du dehors, rien n’était visible. Ce violent processus de destruction et de création était un drame métaphysique qui ne se jouait pour personne. Il se dissimulait derrière un rideau opaque de soie fragile, cosse qui cachait ce changement en une pudeur brute, instinctive.
Après la lenteur et le chaos de cet effondrement formel, il y eut un bref instant où la chose qui se trouvait dans le cocon fut figée dans un état liminal. Et puis, en réponse à d’impensables marées de chair, elle se mit à se reconstruire. De plus en plus vite.
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