Christian Ducos

Le vase


                         Ne rien espérer de l'espoir.
                    Ne pas désespérer du désespoir.

Si la poitrine est calme
Et vide le cœur

Glaise et mains feront vase
Où fleurs refleuriront

Pour ciseler d'esprit fin le poème...


                    Cette plus-que-légère légèreté,
                                         la Grâce
Pour ciseler d'esprit fin le poème
Finement maniés gouges et maillets

Mais si beau soit-il, sans le parfum soudain
Des pivoines, miettes et lambeaux

Elle est claire…


Elle est claire
avec elle-même
la luciole

combien de fois l’aurai-je pris
ce chemin
qui ne mène à rien

jusque dans la haie voisine
fermement raccompagnée
l’araignée du salon

Les yeux ouverts


                       Puissent nos yeux
                    s'accoutumer à la nuit.

Quelques pommes de terre
Pelées les yeux ouverts

S'éloignent les jours d'abondance
Le poème devient de plus en plus maigre

sur la flaque…


sur la flaque
tout se reflète
sauf elle

aiguilles de pin
sur chemin blanc
tout est si simple d’un coup

sous ses grands airs
de tragédienne
une corneille

C’est sûrement le printemps…


C’est sûrement le printemps
cette claire rosée
qui goutte

Le vieil étant
des silhouettes de pêcheurs
si changeants les reflets

je l’aimais tant
de l’érable roux
ne reste que ce haïku