"La création d’une véritable littérature populaire en Afrique suppose également la résolution du problème linguistique, soit que les écrivains africains optent pour les langues nationales, soit qu’ils se décident à utiliser le français sans complexes, quitte à créer de toutes pièces une langue parallèle qui permettrait enfin de donner quelque crédibilité au concept flou de francophonie." Christian Elongué, dans Introduction à la littérature jeunesse au Cameroun, p. 55
La mondialisation nous extériorise de nous-mêmes et nous emporte dans un monde amnésique et paradoxal, marqué par la communication instantanée, l’unité conformiste, la crise des « identités meurtrières » et de la pensée « racine ». Les plus pessimistes – mais non pas résignés – d’entre nous s’efforcent de créer des poches de résistance pour faire piège à la « montée de l’ignorance et de la barbarie ». Les plus sereins, sans préjuger du monde radicalement nouveau dans lequel vivront nos enfants, renoncent à déchiffrer un avenir imprévisible mais pas à leur responsabilité de préserver et de transmettre le meilleur de la culture et de l’humanité, c’est-à-dire l’expérience intime et fraternelle de la lecture, de partager généreusement le privilège du dialogue intemporel avec les mots.
Les situations de mise en relation précoce au livre, lorsqu’elles sont bien conduites et orientées avec justesse, peuvent, à la fois commencer à forger chez ceux qui les vivent le sentiment d’appartenance à une même communauté humaine et contribuer à façonner le visage unique et irremplaçable de chacun.
L’avenir de la Littérature repose sur le devenir de la littérature jeunesse