"Vous êtes les pires voleurs !" crie-t-elle, et elle recourt à des images bibliques pour étayer sa semonce : "Vous êtes pareils aux fils de Bélial et vous ne vous souciez pas de la justice de Dieu. C'est pourquoi, pour vous punir, Dieu vous anéantira !" Les braves moines ne pouvaient ressentir que comme une suprême offense qu'on les compare aux païens et aux impies de l'Ancien Testament : "Voulez-vous persévérer dans votre résistance et grincer des dents contre nous", menace la dame déchaînée, "vous serez alors semblables aux Amalécites et à Antiochus, de qui il est écrit qu'il a dépouillé le temple du Seigneur!" (P67-68)
Elle doit avoir été une personnalité énergique, pleine d'élan et d'ardeur, consciente de soi, vigilante et absolument digne de foi, mêlant singulièrement la passion dominante et l'engagement tenu jusqu'au bout. Mais elle n'est pas à vrai dire quelqu'un qui suscite l'amour. L'admiration, oui, l'adhésion à nombre de ses pensées, oui aussi - mais chez elle, nous nous sentons difficilement chez nous. Une lumière éblouissante irradie d'elle, mais peut-être pas toujours assez de chaleur, dans laquelle nous pourrions nous savoir en sécurité. (P78)