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4/5 (sur 1 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Christian Gerini, spécialiste des journaux de mathématiques du XIXe siècle, a en outre réédité en 2010 une contribution méconnue de Poincaré à une revue pour enfants : "ce que disent les choses".
Maître de conférences en mathématiques appliquées à l'université de Toulon et docteur en histoire des sciences.

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le même article comporte d'ailleurs la réponse du ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts Théodore Steeg (1868-1950) dont l'extrait suivant laisse voir les enjeux :
"Messieurs,
La gravité des problèmes que soulève la pétition, dont je suis saisi, la notoriété des hommes qui l'ont signée me font un devoir de répondre d'une façon qui ne prête à aucun malentendu. On me demande une révision des programmes de 1902 [conduisant à une diminution de la part du latin dans l'enseignement], auxquels on reproche leur dédain de la culture générale et que l'on rend responsables d'une véritable dégradation de la pensée nationale. Je ne puis m'associer à ces appréhensions ainsi qu'à la sévérité de ce jugement. Sans vouloir prétendre que l'œuvre des réformateurs de 1902 ait atteint d'un seul coup la perfection pédagogique - certaines retouches y seront nécessaires - il ne m'est pas possible de laisser mes devanciers et l'Université toute entière sous le coup de cette accusation si grave d'avoir depuis huit ans contribué à affaiblir la valeur intellectuelle de notre pays et organisé la déchéance du génie français. "
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Poincaré et Appell étudient sous la direction de Victor Elliot. ancien élève de l'École Normale Supérieure (promotion 1866) et agrégé de mathématiques. Dès les premnières séances de cours, Poincaré se démarque par son attitude :
"Poincaré, un peu voûté déjà, perché sur les gradins supérieurs comme il convient à un nouveau, sortit de sa poche un faire- part d'enterrement en guise de cahier de notes. Nous crûmes à un oubli ; mais les jours suivants, nous le vîmes avec stupéfaction griffonner quelques lignes sur la même feuille, facilement reconnaissable à la bordure de deuil. Évidemment, le nouvel n'était pas sérieux ! Il fallait s'en assurer, car enfin, il avait eu le premier prix au Concours général ! A la sortie du cours on lui délégua un vieil élève de 4e année pour lui demander une explication sur un point qui lui avait paru particulièrement obscur. Poincaré la donna immédiatement, sans réfléchir une minute, et partit en laissant son interlocuteur et les témoins dans un tel ébahissement que l'un d'eux se demanda : « Comment fait-il ?"
Poincaré agace tout d'abord puis s'attire la sympathie par son rayonnement intellectuel et sa grande humilité. Pendant les vacances de Pâques, M. Eliot de passage à Paris, confie à son propos à son ami Louis Liard (1846-1917) - qui deviendra directeur de l'enseignenent supérieur au ministère de l'Instruction publique en 1884 puis vice-recteur de l'académie de Paris en 1902 :
« J'ai dans ma classe un monstre de mathématiques. »
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Arrivé à la mi décembre de 1879 à la Faculté des sciences de Caen, Henri Poincaré retrouve Leon Lecornu, un de ses camarades de promotion de l'école Polytechnique et de l'école des Mines, comme nous l'avons déjà souligné, et celui-ci l'invite à réveillonner. Lecornu racontera plus tard ainsi la soirée :
«Il était à cette époque, plus distrait que jamais. Je me souviens qu'invité par moi à dîner chez mes parents le 31 décembre 1879, il passa la soirée à se promener de long en large, n'entendant pas ce qu'on lui disait ou répondant à peine par monosyllabes, et oubliant l'heure à tel point que passé minuit, je pris le parti de lui rappeler doucement que nous étions en 1880. Il parut, à ce moment, redescendre sur terre, et se décida à prendre congé de nous. Quelques jours après, m'ayant rencontré sur le quai du port de Caen, il me dit négligemment : je sais intégrer toutes les équations différentielles. Les fonctions fuchsiennes venaient de naitre, et je devinai alors à quoi il songeait en passant de 1879 à 1880, »
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En conclusion, on peut dire qu'Einstein est indiscutablerment l' inventeur de la relativité restreinte, c'est-à-dire, celui qui a produit une synthèse nouvelle d'idées à partir d'une découverte, alors que Poincaré en est le véritable découvreur, dans le sens où il fut celui qui mit en évidence une loi préexistante dans la nature - le principe de relativité - et qui sut en tirer les conséquences permettant de construire une Mécanique Nouvelle que l'on appellera bientôt la théorie de la relativité.
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Il [Henri Poincaré] énonce alors ainsi le principe de relativité :
"Le principe de la relativité, d'après lequel les lois des phénomènes physiques doivent être les mêmes, soit pour un observateur fixe, soit pour un observateur entraîné dans un mouvement de translation uniforme ; de sorte que nous n'avons et ne pouvons avoir aucun moyen de discerner si nous sommes, oui ou non, emportés dans un pareil mouvement."
Il précise :
"Ainsi le principe de la relativité a été dans ces derniers temps vaillamment défendu, mais l'énergie même de la défense prouve combien l'attaque était sérieuse."
Poincaré expose ensuite le principe d'invariance de la vitesse de la lumière :
" De tous ces résultats, s'ils se confirmaient, sortirait une mécanique entièrement nouvelle qui serait surtout caractérisée par ce fait qu'aucune vitesse ne pourrait dépasser celle de la lumière."
Il poursuit ainsi :
" Ne devrions-nous pas aussi nous efforcer d'obtenir une théorie plus satisfaisante de l'électrodynamigue des corps en mouvement ? C'est là surtout, je l'ai suffisamment montré plus haut. que les difficultés s'accumulent ; on a beau entasser les hypothèses, on ne peut satisfaire à tous les principes à la fois : on n'a pu réussir jusqu'ici à sauvegarder les uns qu'à la condition de sacrifier les autres ; mais tout espoir d'obtenir de meilleurs résultats n'est pas encore perdu. Prenons donc la théorie de Lorentz, retournons-la dans tous les sens : modifions-la peu à peu et tout s'arrangera peut-être."
C'est précisément ce que va faire Poincaré durant l'année 1905.
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