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Citation de Danieljean


D’ordinaire, les hyènes nettoyaient le désert en dévorant les charognes et ne s’approchaient pas des agglomérations. Dérogeant à leurs habitudes, une dizaine de fauves s’étaient aventurés dans les faubourgs de Memphis et avaient tué un ex-greffier, Iarrot, un ivrogne que ses voisins détestaient. Armés de bâtons, les habitants du quartier avaient mis en fuite les prédateurs, mais chacun interpréta le drame comme un mauvais présage pour l’avenir de Ramsès dont personne, jusqu’à présent, n’avait contesté l’autorité. Au port de Memphis, dans les arsenaux, sur les docks, dans les casernes, dans les quartiers du Sycomore, du Mur du crocodile, du Collège de médecine, sur les marchés, dans les échoppes d’artisans, les mêmes mots couraient sur les lèvres : « l’année des hyènes » !
Le pays s’affaiblirait, la crue serait mauvaise, la terre stérile, les vergers dépériraient, on manquerait de fruits, de légumes, de vêtements et d’onguents ; les bédouins attaqueraient les exploitations du Delta, le trône de Pharaon vacillerait. L’année des hyènes, la rupture de l’harmonie, la brèche dans laquelle s’engouffreraient les forces du mal !
On murmura que Ramsès le grand avait été incapable d’empêcher ce désastre. Certes, dans neuf mois aurait lieu la fête de régénération qui redonnerait au monarque la puissance nécessaire pour affronter l’adversité et la vaincre. Mais cette célébration ne viendrait-elle pas trop tard ? Pazair, le nouveau vizir, était jeune et inexpérimenté. Entrer en fonctions pendant l’année des hyènes le conduirait à l’échec.
Si le roi ne protégeait plus son peuple, ils périraient l’un et l’autre dans la gueule vorace des ténèbres.
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