La campagne présidentielle américaine illustre à grande échelle une autre mutation. Sous l'impulsion des réseaux sociaux, l'information ou ce qui en tient lieu se répand en silos, réservée de façon tribale à ceux qui pensent déjà à l'identique. On est entré dans un monde d'"auto-référencement", selon l'expression de Richard Edelman, président de la société éponyme. Les études d'opinion démontrent qu'"une personne comme "moi", c'est-à-dire un ami faisant partie des 1,7 milliard d'utilisateurs de Facebook, est perçue comme une source d'information plus crédible qu'un chef de gouvernement ou une personne d'autorité".