Et pourtant, le Parti n'a pas proscrit toute littérature. C'est étrange, à bien y penser, que de laisser les citoyens s'étourdir de poésies, de drames et de comédies, de contes et de légendes, de romans policiers et de science fiction, de dystopies et d'uchronies. Et on s'échange les livres interdit sous le manteau. Toutes ces heures passées à oublier l'Etat des ouvriers et des paysans en lisant, toutes ces heures à s'évader par l'imagination. Dans nul autre pays au monde, on ne lit autant. La République démocratique a mérité le surnom de Leseland, pays des lecteurs.