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Citation de coco4649


autres ballades


VIII

DIEUX ! on se plaint trop durement
De ces marys, trop oy mesdire
D’eux, et qu’ilz sont communement
Jaloux, rechignez et pleins d’yre.
Mais ce ne puis je mie dire,
Car j’ay mary tout a mon vueil,
Bel et bon, et, sanz moy desdiie,
Il veult trestout quanque je vueil.

Il ne veult fors esbatement
Et me tance quant je souspire,
Et bien lui plaist, s’il ne me ment,
Qu’ami aye pour moy deduire,
S’aultre que lui je vueil eslire ;
De riens que je face il n’a dueil,
Tout lui plaist, sanz moy contredire,
Il veult trestout quanque je vueil.

Si doy bien vivre liement ;
Car tel mary me doit souffire
Qui en tout mon gouvernement
Nulle riens ne treuve a redire,
Et quant vers mon ami me tire
Et je lui monstre bel accueil,
Mon mary s’en rit, le doulz sire,
Il veult trestout quanque je vueil.

Dieu le me sauve, s’il n’empire,
Ce mary : il n’a nul pareil,
Car chanter, dancier vueil’ ou rire,
Il veult trestout quanque je vueil.

p.216-217

Voir, si vous le souhaitez, la version français moderne par JEANINE MOULIN dans la critique jointe.
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