La peinture de personnages jouissait d'une telle faveur qu'on peut penser que c'est la façon dont la traitaient Monet et ses amis qui a tant irrité leurs contemporains. Les peintres académiques avaient fait le portrait de Monsieur Tout-le-monde en Léonidas ou en Ulysse, de sa bourgeoise en belle Hélène ou vertueuse Diane, tout en les idéalisant à l'antique. Le citoyen qui se promène dans un tableau de Monet est représenté comme un petit fanion battant au vent. Tout comme une touffe d'herbe ou un nuage de fumée, il n'est ni plus ni moins qu'un support de la lumière. "C'est donc à cela que je ressemble, tandis que je flâne Boulevard des Capucines ?... La peste m'emporte, vous moquez-vous de moi ?" s'enflamme le critique Louis Leroy lors de la première exposition commune.