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Critiques de Christophe Gros-Dubois (3)
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Punchlines

A Los Angeles, quatre paumés tentent de s'en sortir de manière assez improbable. Debbie 99, petite blanche du quart monde ayant vécu en caravane dans une ambiance pour le moins délétère, tente sa chance dans le cinéma X. Elle s'amourache d'un producteur hasbeen qui voudrait bien se relancer avant de tomber dans les bras de Nine, un bodybuilder noir obsédé par la religion et qui tient son surnom de la taille inhabituelle de son sexe. Sa soeur Jenny, la narratrice, « la plus barjo de tous » vit avec John, un blanc qui n'a jamais réussi à se faire engager comme scénariste à Hollywood et qui veut venger son père adoptif, boxeur poids lourd noir qui a été battu par Frazier et Ali dans les années 70. Il s'engage dans un tournoi de boxe d'enfants de stars où il devra affronter Belinda Frazier, une professionnelle, autant dire mission impossible...

Un livre étrange, difficilement classable (Roman social ? Roman noir ? Simili-reportage sur les paumés du rêve américain ? Documentaire sur la boxe ? En tous cas, certainement pas « roman policier ») qui pourrait être le pendant littéraire du formidable film de Clint Eastwood « Million dollar baby ». Même niaque, même désespérance, même souffrance inutile et même conclusion : la vie est à ce point cruelle qu'elle arrive toujours à retirer quelque chose aux humains et même à ceux qui n'ont rien. Et pourtant les personnages sont attachants, remplis d'espoir et d'énergie. Le style est agréable, vif, moderne, proche du langage parlé. On se laisse emporter par ce drame, finalement très humain malgré ses outrances et ces invraisemblances (une ancienne porno-star transformée en madone à laquelle on attribue des miracles entre autres). On en redemande et on dévore ce livre sans pouvoir le lâcher.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Paradis, année zéro

Courant alternatif est un nouveau label des Moutons Électriques, présenté comme « engagé et enragé » faisant la part belle aux « fictions politiques, écologiques et sociales, mais également [aux] dystopies et d’utopies » comme l’indique leur site. Quatre titres sont disponibles au catalogue au moment de rédiger ces lignes, dont Paradis, année zéro de Christophe Gros-Dubois – deuxième roman de cet auteur venant du cinéma.



Une catastrophe inédite et inexpliquée, littéralement, vient frapper les USA. Les belles baraques s’écroulent tandis que les taudis restent droits — même si parfois de guingois. D’autres conséquences adviendront au fil du récit, comme autant de prétextes à promouvoir la narration de l’auteur. Parallèlement, une invention va redistribuer les cartes entre les différents protagonistes.



Au milieu de ce Washington en perdition, de nombreux personnages se rencontrent, s’évitent et s’affrontent, dont de nombreuses femmes africaine-américaines. Une mère et sa fille, militantes de deux générations distinctes, ou encore une cascadeuse meurtrie par la mort de son frère. On croise aussi un ersatz de Mike Tyson et un homme ayant été touché par la crise des subprimes. Dans le camp d’en face, le policier qui a abattu le frère évoqué précédemment, un videur-biker tendance néo-nazie et un jeune redneck ayant ouvert le feu dans une église. Si cette galerie de personnages semble stéréotypée, leurs évolutions sont néanmoins intéressantes, et laissent la place à une complexité bienvenue.



Hélas, le paratexte dessert le roman. Entre la quatrième de couverture annonçant que le texte date d’avant Trump et les « violences policières récentes » (pléonasme), parle de « prophétie » et la première qui annonce comme thématique du livre : « la fin du racisme et après », on se demande jusqu’à la toute fin s’il n’y a pas erreur sur la marchandise. Que l’auteur ait eu l’idée de son livre il y de nombreuses années est une chose, mais laisser entendre que ce roman qui parle de Biden et de Covid a été « Écrit avant » donne une saveur de toc à l’ensemble. Par ailleurs, annoncer « la fin du racisme » comme thématique est assez osé, et plus encore le « après » puisqu’il ne constitue que les toutes dernières pages de cet épais roman.



On déplorera beaucoup de coquilles, parfois sur les noms propres : « Bookter T. Washington » ou le fréquent « Malcom X ». L’usage de l’italique pour les termes anglais est irrégulier, de même que la pertinence des notes de bas de page. Et si l’auteur fait montre d’une grande culture africaine-américaine, et étatsunienne en général, comment expliquer la confusion entre Washington et l’État de Washington à la toute fin ? La question est posée sans ironie.



Grosse déception que cette utopie post-apo un peu trop foutraque et inutilement lubrique, sur une thématique complexe mais d’actualité permanente. Une sorte de pétard mouillé, vu le résultat alors que Richard Wright et James Baldwin, deux auteurs africains-américains majeurs, sont évoqués, de même que Frantz Fanon, à qui l’on doit Les Damnés de la terre, livre de chevet du Black Panther Party.



Critique issue du Bifrost numéro 104 :

https://www.belial.fr/blog/paradis-annee-zero
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Punchlines

Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Jenny, jeune Noire américaine, raconte sa vie et celles des protagonistes de ce roman très sombre. Elle s'adresse à un dénommé Luis, conférant ainsi une voix, au ton désenchanté, et une musicalité à ce tissu d'horreurs. D'emblée, on plonge dans l'univers sordide des studios de Los Angeles fabriquant du « porno ». C'est en effet la voie qu'a choisie Debbie, jeune blonde pour qui le sexe est un moyen d'échapper à la cellule familiale dépravée et misérable, véritable « fosse à purin ». Mais le hasard met sur sa route un certain Rob Steiner, producteur en déconfiture à la recherche d'un scénariste. Ce sera John, fils blanc d'un couple noir, et compagnon de Jenny. Toutes les excentricités sont permises dans cet univers de désaxés où le sexe ne comble pas le besoin d'amour éperdu et la peur de la solitude. Ainsi se font et se défont ces couples qu'animent les pulsions les plus perverses. Ce roman noir, outrancier et chaotique tient par cette voix qui donne leur humanité à ces personnages et leur dimension littéraire. Ils sont imprégnés d'odeurs, de musiques, de références cinématographiques et livresques : « Même si tu me fais du mal, tu me fais du bien, John », avoue Jenny dans les dernières lignes. Dans son genre, c'est une réussite à réserver aux lecteurs aguerris, seuls capables de sortir indemnes de cette plongée en enfer... dans un énorme éclat de rire ! Colette Broutin
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