Christophe Victor

Un roman d'anticipation prenant et pédagogique écrit pendant le 1er confinement. Quel sera le monde d'après ? Comment la Covid-19 va-t-elle modifier nos modes de vie ? Pour l’auteur, la société de 2034 sera hyperconnectée, avec un revenu universel mais des inégalités exacerbées, la sécurité mais la mainmise des entreprises privées sur tous les aspects de la vie…

Si l’objectif du livre est de faire réfléchir à cette future société, cela prend appui sur une intrigue bien ficelée. Pierre est un jeune français brillant engagé par une très importante société américaine du numérique pour faire de l’analyse de donnée. Quand il rencontre Julia, une jeune femme dont il tombe rapidement amoureux, il commence à se poser beaucoup de questions sur le mode de vie auquel il contribue et se demande comment changer le système.

Si le côté didactique du livre a parfois été trop prononcé pour moi, j’ai quand même été prise (et surprise) par l’histoire.

Que voilà un bouquin qui m’a interpellé. Dans les deux premiers tiers, il m’a emballé.

Quoique ? J’y reviendrai.



Par contre le dernier tiers m’a fort déçu par ses invraisemblances, même tenu compte de la licence littéraire. La naïveté du héros atteint une profondeur abyssale !

L’auteur se réfère explicitement à 1984 et à Farenheit 451, en en tirant les noms des protagonistes. Il ne cite pas « Le meilleur des mondes ». Personnellement c’est plutôt à « Un bonheur insoutenable » que ce début m’avait fait songer.



Alors, quoique ?

On lit ici ou là que c’est très bien écrit, on vante la perfection du style.

Voire !

Prenons la rencontre de son voisin, Symes. À peine quelques banalités échangées que le vieil homme se lance dans un monologue (des pages, excusez du peu) de considérations philosophiques de niveau élémentaire.



Ces dialogues et/ou pensées intimes se répètent ad libitum dans une volonté de nous bien faire entrer en tête cette pédagogie simpliste.

Utilisant ironiquement à cette fin les procédés que l’auteur veut dénoncer, pilonner les esprits (par exemple par les botnets).



Pour l’anecdote, l’auteur nomme « Titans » les trois « major companies » (Phébé Cronos et Atlas (quoique ce dernier n’en soit pas à proprement parler, n’étant qu’un des fils de Japet et Océanos).



Bien entendu l’auteur, bourré de bonnes intentions, veut susciter notre interrogation sur notre système de valeurs, le prix de la liberté versus la sécurité.



Vu le brillant parcours de l’auteur, il lui était tentant de se projeter dans un personnage surdoué, recruté à prix d’or par une Major ؟



Au final, ici aussi l’enfer est pavé de bonnes intentions.

Voilà une belle dystopie qui s’appuie sur un mouvement de fond que la pandémie du coronavirus n’a fait qu’accélérer.

L’histoire est très crédible car elle se fonde sur l’existant : l’exploitation des données individuelles, le rôle des géants de l’informatique, le cynisme des puissants et leurs intérêt financiers, les entreprises géantes dont l’emprise psychologique confine parfois à celle de sectes… Même les innovations technologiques sont là et attendent de se diffuser.

Les conflits de générations sont présents dans le roman. Comment ne pas penser à nos enfants, nés dans un monde hyper connecté, qui trouvent « normal » que tout soit « transparent » jusqu’à l’intime, jusqu’aux pensées ? Ne mesurent-ils pas à quel point il est facile de « conditionner » des opinions lorsque tout est connu ? À quel point il est facile de nous croire « ouverts » alors que nous sommes enfermés ? Comment ne pas penser aussi à nos élites, formées dans les meilleures écoles ? La recherche du toujours plus, d’une carrière prestigieuse et du confort doivent-ils nous faire oublier la conscience et l’éthique ?

Sommes-nous « vieux jeu », comme le personnage de Symes dans le roman, de croire qu’un autre monde est possible ? De croire en la liberté individuelle ? Au droit de ne pas épouser la pensée dominante ? Il est si facile de vivre dans l’illusion. L’auteur nous rappelle à juste titre quelques références philosophiques, à commencer par le mythe de la caverne de Platon.

Pour autant, vive le calcul et la technologie ! Vive tout ce qu’ils peuvent nous apporter ! Mais rappelons et répétons qu’ils ne sont pas tout, que l’humain ne se résume pas à cela. Un autre monde, où la technologie trouve la place utile qui lui revient de droit, mais sans que nous en devenions prisonniers, est possible.

Enfin, n’oublions pas que derrière la technologie, il y a des hommes et des femmes. Des intentions. Le monde est aussi ce que nous en faisons. Merci à Christophe Victor de nous rappeler ces messages.

Dévoré en quelques heures ...

Au delà de l'intrigue captivante, il est décrit ce que nous sommes beaucoup à ressentir, à savoir l'émergence soft d'un nouveau totalitarisme aux mains de quelques géants digitaux.

2034 est un roman palpitant et très bien écrit dans lequel on suit Pierre, un français de 27 ans, fraichement diplômé d'HEC. En ce 9 janvier 2034, Pierre va se retrouver embauché par Phébé, un géant de la Tech. Ce groupe est l'un des 3 plus gros au monde. Dans ce nouveau monde post covid, Pierre va découvrir le projet de domination de cette entreprise. Comment va t'il réagir ? a vous de le découvrir.Un roman qui ne laisse pas indifférent, qui rappelle 1984 et qui emmène le lecteur a se poser de nombreuses questions sur l'utilisation des données. Bravo !

Une dystopie d'un monde post-Covid 19 où les géants du numérique ont définitivement assuré leur emprise sur le monde. Glaçant.
Lien : https://www.lesechos.fr/idee..

Un roman qui fait réfléchir



Imaginer les conséquences d’un monde gouverné par les géants du web, c’est ce que vous découvrirez dans ce roman dont l’action ne se situe pas si loin dans le temps. Emaillé de références littéraires, le livre verse à la fois dans le politique, l’économique, et le philosophique sans jamais lasser ni devenir hermétique. C’est très habilement réalisé, jusqu’à la chute finale, qui ne laisse aucun doute sur le message de l’auteur. Je n'ai pas pu le lâcher, je vous le recommande vivement!

Une dystopie qui fait froid dans le dos.



Ce livre fait froid dans le dos, car nous nous en rapprochons. Il décrit un monde où les monopoles règnent en maître, mais où un grain de sable peut tout déstabiliser. On s’imagine, sans l’espérer, vivre dans un tel monde ou ne pouvons pas être sûr du lendemain. L’ouvrage est de la veine de « 1984 » de George Orwell et quelque chose me dit que 2034, c’est-à-dire 50 ans plus tard n’y est pas étranger. Un livre passionnant et terrifiant qui débouche sur une fin surprenante. Je tiens également à souligner la perfection du style. À lire absolument, d’autant plus que le livre est vendu au profit de Planète Urgence).

Voilà le roman choc de l’après covid.

Une petite perle magnifiquement écrit avec plein de références littéraires mais aussi qui donne à réfléchir longtemps après avoir terminé la fiction. A lire absolument !


Lien : https://www.babelio.com/livr..

Roman d'anticipation, thriller et réflexion philosophique, ce livre dénonce les nouveaux pouvoirs qui menacent la liberté des individus (ils se reconnaîtront sans peine). Dans un univers pas si différent du nôtre, des personnages cyniques et machiavéliques manipulent individus et opinions publiques. Que peut, et doit, faire le héros pour sortir de cette servitude volontaire, et parviendra-t-il à ses fins? Est-il même souhaitable qu'il y parvienne?



Dans cet univers de calcul et de manipulation, les personnages sont rarement ce qu'ils semblent être, et les nombreux rebondissements de l'intrigue, toujours surprenants, donnent un plaisir de lecture constant, jusqu'à un dénouement inattendu et terrifiant.