Christophe de La Roche Saint-André

" L'expression des gènes est donc in fine sous le contrôle d'autres gènes et, de ce point de vue, c'est la génétique qui a le dernier mot. Puisque les mécanismes de l'épigénétique dépendent de gènes spécifiques, I'on pourrait finalement considérer celle-ci comme « en dessous » de la génétique. Sans aller jusqu'à parler de «subgénétique», ce changement de perspective, volontiers provocateur, permet simplement de souligner le caractère artificiel d'une stricte hiérarchie entre épigénétique et génétique, peu compatible avec la réciprocité de leurs relations. Ce que l'on peut synthétiser par une simple formule : pas de protéine sans expression des gènes, pas d'expression des gènes sans protéine.
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Derrière toute modification épigénétique se trouvent des protéines dont l'activité est sensible à divers signaux, qu'ils soient internes, comme durant la formation de l'embryon, ou externes à l'organisme, provenant de son environnement. La capacité de l'expression des gènes à répondre à ces signaux résulte de mécanismes moléculaires qui sont génétiquement déterminés. Ainsi, la construction d'un organisme de même que sa capacité à s'adapter à son environnement dépend en grande partie de ses aptitudes génétiques. Génétique et épigénétique sont étroitement imbriquées derrière tout phénomène en apparence purement épigénétique se cache en fait la contribution, d'importance variable, de la génétique. "