Christophe de La Roche Saint-André

L'engouement pour l'épigénétique, comme support aux verbiages les plus fantaisistes, rappelle celui pour une autre discipline scientifique : la physique quantique. II est assez aisé d'identifier quelques points communs. Dans les deux cas, les données scientifiques auxquelles il est fait référence sont inaccessibles au plus grand nombre. Elles renvoient néanmoins à des notions qui, décrites de façon superficielle, peuvent satisfaire un esprit friand de concepts ésotériques. Là encore, les perspectives «révolutionnaires» en matière de vie quotidienne, qui sont associées à la pseudo-connaissance de la physique quantique, valorisent des propos séduisants incarnés par des « penseurs » charismatiques. Ceux-ci n'hésitent guère à travestir la science, tout en prenant soin d'y faire référence, au travers de propos au caractère performatif. II n'en faut guère plus pour justifier certaines approches pseudo-thérapeutiques, comme le montre le développement de la médecine quantique depuis un certain nombre d’années.
Du fait de ces similitudes, on ne s'étonnera guère du fait que certains n'hésitent pas à faire feu de tout bois et mélangent les concepts de l'épigénétique à ceux de la physique quantique, en espérant sans doute une sorte de renforcement réciproque. Il n'est pas très difficile de trouver sur Internet des sites où sont associés sans vergogne les mots «quantique» et «épigénétique» . Dans l'espace permissif des pseudosciences, il semble que les idées parallèles puissent finir par se rejoindre.