L’ouvrage de Chun-ming Hwang contient quatre courtes nouvelles : « J’aime Mary », » Le goût des pommes », « La grande poupée de son fils », » Le chapeau de Hsiao-chi ».
Dans « j’aime Mary », l’auteur pose un regard amusé et humoristique sur un homme, père de famille ambitieux qui adopte la chienne de son « grand » patron américain. Mary, un berger allemand va chambouler le quotidien de cette famille tranquille, c’est le moins qu’on puisse dire ! Drolatique à souhait.
Pour « le goût des pommes “, il dépeint un ménage pauvre dont le père est victime d’un accident de voiture inespéré.
« La grande poupée de son père » parle de la difficulté d’être parent et démuni, avec beaucoup de sensibilité.
« le chapeau de Hsia-chi » montre deux représentants de commerce tentant vainement de vendre leur autocuiseur.
Au fond, des sujets simples qui dessinent une culture complexée devant la société américaine et le Japon. L’amour, l’amitié, la douceur de vivre malgré tout et surtout énormément de tendresse dans cette prose.
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Quatre nouvelles qui plongent le lecteur dans une ambiance taïwanaise où la pauvreté côtoie les mirages de l'American Way of Life...L'auteur nous fait découvrir le quotidien de plusieurs familles taïwanaises qui luttent pour nourrir leurs enfants, ou aspirent à ressembler à leurs patrons américains : les États-Unis et leurs promesses de rêve ne sont jamais bien loin, que ce soit à travers la chienne "de race" Mary, les dollars clinquant du colonel, l'idée loufoque de sandwich man ou encore les autocuiseurs qu'un des protagoniste tente vainement de vendre.
Non sans humour et sarcasme, Hwang Chun-ming dresse le portrait de Taïwanais obnubilés par leur carrière ou leurs aspirations professionnelles, aux plans ficelés pour s'élever toujours plus haut, sans qu'ils ne se rendent compte qu'ils sont eux-mêmes moqués. Les drames qui frappent les personnages les plus pauvres ne les départissent pas de leur pragmatisme quand il s'agit de goûter au râtelier ; quel que soit leur niveau de vie, le capitalisme et le consumérisme les attirent tels des papillons de nuit.
La thématique du couple et la violence qui le traverse est moins visible dans les quatre nouvelles, mais néanmoins palpable et cruelle en ce qu'elle fait de l'homme le centre et la source de revenus du foyer ; le déséquilibre masculin/féminin en appelle également un autre, d'ordre linguistique : le petit peuple de Taïwan parle le taïwanais, les officiers de police le mandarin, tandis que l'anglais est l'apanage des Américains.
Sans être un chef d’œuvre, ce recueil fournit quelques instantanés taïwanais bienvenus pour éclairer le quotidien de la population des dernières décennies sur cette épine dans le pied de la Chine continentale. Je lirai probablement d'autres ouvrages de cet auteur à la plume peu compatissante pour ces personnages qu'il se plait à mener en bourrique.
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