Quel que soit le saule que vous déciderez de peindre, les chatons se ressembleront beaucoup. C'est ici l'occasion d'utiliser un pigment minéral : le gris de payne. Autrefois composé d'ardoise pilée très finement, il en contient encore, mais c'est surtout un pigment composite à base de noir de carbone, de blanc de Chine et d'oxyde de chrome, ce dernier lui donnant sans doute cette nuance de gris-vert qui nous intéresse pour le sujet botanique. Pour cet usage, il est utile, parce qu'il reste assez précisément là où il est posé : par exemple, le peu de pigment concentré que vous posez au cœur du chaton dans le mouillé reste bien au centre, sans que le lavis ne s'uniformise. En effet, il est important que le tour des chatons demeure assez clair pour accrocher la lumière.
Dans un chaton, le centre sera la zone de contraste maximale où un fin graphisme sombre, soit pointilliste, soit grillagé, pourra donner à la fois l'idée d'épaisseur et de contre-jour.