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Citation de mamansand72


La fin de l’interrogatoire de Sylvie Gagneron m’a donné le tournis. L’idée que Frédéric s’empêche de parler pour ne pas décevoir sa mère, pour ne pas rompre les liens avec elle, m’a ébranlée. Je crois même que ça a bougé quelque chose en moi. Quelque chose d’infime, comme un rayon de lumière qui vient se poser sur un mur à l’endroit exact d’une fissure.
Lorsque je m’empêche de parler d’Aurore à Maxine, j’agis comme la mère de Frédéric. Je mets des œillères. Ce qui m’apparaissait comme un instinct de protection envers ma petite sœur n’est en fait qu’un élan d’égoïsme. C’est moi que je cherche à protéger. Moi et mes souvenirs emballés dans du papier bulle.
Même après avoir laissé le journal sur la table du petit déjeuner, je me suis claquemurée. Toujours incapable d’en parler à la bonne personne. Côme, très bien, ça m’a libérée. Mais pas Maxine. A la crémaillère, j’évitais encore de prononcer le prénom d’Aurore devant elle.
Il en faut de la lâcheté pour ignorer la douleur des autres. Pire, pour l’utiliser comme excuse. Je pensais faire barrière, je me suis cachée sous terre.
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