J’écris toujours la même chose
l’interstice entre les lattes du jour
tendues aux trois quarts
Je me répète et je m’additionne
croyant mener la trace et l’ombre
et plus je m’approche
du petit tas de cailloux
sur le côté de la route
plus le mystère s’épaissit
L’entaille dans l’écorce
qui nous trace le chemin
n’y fait rien
à peine nous contient-elle
protégés et démunis
Rond comme le temps
le jour s’enroule
dans le seau et la lucarne
l’anse et le cadran
dans le nid confondu
et le front de la lampe
dans la virgule
et la boucle du fil
le nombre et la poignée
dans le cerceau posé à terre
et la courbe du chemin
qui me perd
me rattrape
entre le geste du matin
et le poids du soir