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Citation de martineden74


Ce qui a fait des femmes une main-d’œuvre particulièrement appréciée du capitaliste n’est pas seulement leur coût moindre, mais aussi leur plus grande soumission. Le capitaliste a spéculé sur ces deux facteurs pour rémunérer la travailleuse le moins bien possible et pour abaisser au maximum, du fait de sa concurrence, le salaire des hommes. De la même façon, il s’est servi du travail des enfants pour diminuer le salaire des femmes, et de celui des machines pour dévaloriser le travail humain. Si le travail des femmes aboutit à des résultats contraires à sa tendance naturelle, le système capitaliste en est seul responsable ; il est responsable de l’allongement de la journée de travail alors que le travail féminin devrait conduire à la réduire ; il est responsable du fait que le travail féminin n’entraîne pas d’enrichissement de la société, c’est-à-dire un mieux-être de chacun de ses membres, mais seulement l’augmentation du profit d’une poignée de capitalistes et, en même temps, une paupérisation massive et croissante. Les conséquences funestes du travail féminin, si douloureusement ressenties aujourd’hui, ne disparaîtront qu’avec le système de production capitaliste.

Pour ne pas être écrasé par la concurrence, le capitaliste est contraint d’augmenter au maximum la différence entre le prix d’achat (prix de revient) et le prix de vente de ses produits ; il cherche à produire le moins cher et à vendre le plus cher possible. Il a donc tout intérêt à allonger à l’infini la journée de travail et à verser au travailleur un salaire aussi dérisoire que possible. Cette politique va exactement à l’encontre des intérêts tant des travailleuses que des travailleurs. Ainsi, il n’existe pas de réelle opposition entre les intérêts des travailleurs et ceux des travailleuses, mais bien une opposition irréductible entre les intérêts du capital et ceux du travail.

Des motifs économiques s’opposent à ce que l’on revendique l’interdiction du travail féminin. La situation économique actuelle est telle que ni le capitaliste, ni les hommes ne peuvent renoncer au travail des femmes. Le capitaliste doit le maintenir pour rester compétitif et les hommes en ont besoin s’ils veulent fonder une famille. Même dans le cas où le travail des femmes serait interdit par la loi, le salaire des hommes n’en serait pas amélioré pour autant. Le capitaliste ne tarderait pas à compenser la perte d’une main-d’œuvre bon marché par des machines plus perfectionnées et on en reviendrait rapidement au même point.
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