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Citation de oran


La défaite de juin 1940 a joué le rôle révélateur et de fixateur pour le pays, pour ses élites et pour tout un chacun qui cherchait à être lucide ou objectif ; or dans la défaite de la France, mais aussi dans l’ivresse de la revanche idéologique, toute une certaine droite que l’on croyait policée, et même olympienne, a bousculé sinon dépecé, un peu trop allègrement les piliers, les personnalités et les institutions de la République – tant elle avait eu peur du Front Populaire. Ainsi , le Petit Provençal du 27 juin 1940 évoque bien la journée de deuil national et la bataille des Flandres « épopée digne des plus hautes traditions françaises » en première page, mais étale sur deux tiers de la troisième page une énorme carte montrant la ligne de démarcation et la zone occupée, puis en bas de page principalement deux déclarations qui s’affrontent sur l’essentiel par le ton et pour le contenu : celle de Charles Maurras, trois fois plus longue dans les extraits cités, dit entre autres : « De tous ceux qui voudraient poursuivre la lutte à outrance, pas un n’ignore maintenant qu’elle est impossible sur le territoire de la métropole. Ils veulent la réfugier dans nos colonies. Cela équivaudrait à abandonner la France et à la livrer tout entière… Pour triste et dure que soit la situation, une chose peut aggraver et c’est la déchirure de la tunique de la patrie ».
Sous-entendu : par la faute des autres, des têtus irresponsables, des mauvais français. Par contre, Mgr Gounot, archevêque de Carthage, dit à la fin de la messe pour les morts de la guerre : « Il serait vain de chercher des responsabilités quand nous sommes tous plus ou moins coupables »…
Naturellement, tous deux se trompent sur l’avenir et sur les remèdes, mais leur démarche diffère en ce que l’archevêque se remet en question et assume une part de responsabilité, tandis que Maurras comme Pétain, se blanchissent en accusant les autres, toujours les autres.
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