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3.36/5 (sur 11 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1920
Mort(e) le : 28/03/1993
Biographie :

Claude Delmas était journaliste et historien. Il a écrit des livres sur l'histoire internationale et les crises de la deuxième moitié du XXe siècle.

Source : Catalogue de la BNF
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Bibliographie de Claude Delmas   (17)Voir plus

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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Ma vie connaissait donc une pause, un ralenti.
Chaque jour, répétitivement, je me réveillais à l’aube, au moment où les poids-lourds commençaient à rouler sur le boulevard, et je m’interrogeais sur le sens de cette angoisse poreuse, insaisissable, craignant de devenir à la longue un vieillard-enfant au sein des conventions professionnelles et sociales que je m’étais imposées et sachant que, dans ces circonstances, je n’avais même pas le recours de l’ironie, moi qui étais, tout au moins à cette époque, rarement habité par l’humour.
Quand éclatèrent les Guerres occitanes, donc, toutes les issues me semblaient fermées et j’étais incapable de découvrir par moi-même un trou, un interstice au moins dans le réel qui m’eût permis de mettre un terme à ce désarroi quadragénaire.
Quand survint cette catastrophe, la guerre, événement inopiné, éclatant au début de l’été pour empêcher mes compatriotes de s’en aller en vacances ou pour ramener vers le Nord ceux qui avaient déjà pris le large.
Il fallait donc partir, et comme il s’agissait d’un long voyage, je m’y préparais dans l’agitation et dans l’euphorie, heureux d’être encore assez jeune pour que l’autorité militaire ne m’affectât pas au cadre de réserve, ce qui était le cas de la plupart de mes camarades de bureau.
La guerre, comme autrefois, chair du monde et pourvoyeuse d’inédit.
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En fin de compte, cette civilisation est celle du dialogue - l'essentiel étant non d'emporter l'adhésion de l'interlocuteur, mais de respecter assez celui-ci en tant que tel pour que le dialogue soit possible. L'une des constantes de l'histoire de cette civilisation fut ainsi l'affirmation, sous des formes diverses, du droit que possède chaque homme de rechercher sa propre vérité - parce qu'il n' y a pas une Vérité, mais autant de vérités que de consciences.
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Sortant de l’État-major de province, une caserne en briques roses, sans doute un ancien couvent, dans un quartier pauvre, un de ces quartiers populaires remplis d’odeurs de fruits désintégrés par la pluie dans les caniveaux, je passe devant une vieille affiche. ENGAGEZ-VOUS, RENGAGEZ-VOUS DANS LA TERRITORIALE, de part et d’autre de laquelle se tiennent deux hommes en faction et je m’enfonce à nouveau dans la ville à travers un dédale de rues étroites montantes et descendantes qui me rappellent certaines promenades ibériques.
Les faubourgs, la façade d’un hôpital, des maisons grises, défraîchies, à l’alignement approximatif. La pluie chaude et baveuse continue de glisser sur mon imperméable. Mes oreilles bourdonnent encore sous l’effet du balancement de l’avion pendant la descente dans le brouillard, une descente précautionneuse, lente, interminable. L’appareil tanguant en douceur, premier aperçu de ce pays entre deux nuages, la montagne et la mer saisies dans un même regard, leur voisinage immédiat, l’une se faisant avaler par l’autre. Une aérogare de province, pimpante, environnée d’oliviers et de pins parasol. Sur les terrasses, des hommes en treillis, l’arme à la hanche, surveillant l’arrivée et le roulage au sol de l’avion, arrosés de crachin.
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L’hiver qui précéda cette guerre ?
Un hiver non pas rude – on sait que jamais les hivers, là-haut, ne sont rudes – mais maussade, venteux, pluvieux, interminable. Et, bizarrement, une absence presque totale de printemps.
À la fin d’un après-midi, l’été vint, déferla sur la ville sans annonce, brutalement comme un orage. Sortant sur le devant des maisons, les habitants des quartiers populaires se mirent à rire et se congratulèrent. Je crois qu’on fut heureux, de manière inédite, pendant les premières journées. Puis on s’habitua, rapidement, sans lassitude. Certains voyaient dans la soudaineté de cette chaleur le présage d’événements inopinés. On prolongeait par indolence les soirées, on s’endormait sur des chaises, à même les trottoirs, dans la très relative fraîcheur des soirées. Le lendemain, on partait au travail avec des allures titubantes de somnambules. L’absentéisme prit, dans les entreprises, des proportions inaccoutumées. Les troubles qui agitaient, depuis le début de l’année, quelques régions du Sud – le Sud lointain, mythique de nos vacances – et qui avaient débuté par un refus banal mais généralisé de payer l’impôt cessèrent d’occuper la première page des journaux.
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Non, à bien y réfléchir, à me remémorer les quelques semaines qui viennent de s’écouler, cette période ne m’apparaît pas comme riche en péripéties, les seuls éléments de nouveauté pour moi étant constitués par ce paysage et par les êtres qui m’entourent, vieux paysans, paysannes muettes, mes vingt soldats.
Je crains que la seule vertu de cette guerre ne soit en définitive de m’avoir éloigné de chez moi, de sorte que je n’aurai pas grand-chose à raconter quand sera venu le moment d’y retourner.
Car les guerres ne laissent en nous de traces profondes que lorsqu’elles sont longues, errantes, déplacées, lorsqu’elles maintiennent leurs acteurs loin des murs de la cité. Alors le temps qui passe ne compte plus. On ne se sent pas, on ne se voit pas vieillir. Simplement, on vieillit. Le passé se fait de plus en plus léger puis s’oublie. Et la durée n’est pas sans cesse interrompue par un réveille-matin.
Nous avons trop attendu et cette guerre-là – les Guerres occitanes – n’a que trop tardé, n’est-ce pas ?
D’où l’impatience de ce récit.
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La guerre froide dont le conflit coréen marqua le paroxysme , s'est caractérisée par le recours à des moyens limités pour atteindre des objectifs illimités.
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