Le roi s'entretenait familièrement avec elle. Un jour quelle conversait avec lui, elle vit apparaître le duc d'Alençon, gendre de Charles d'Orléans, et dont le duché normand se trouvait confisqué par les Anglais. Elle lui fit le meilleur accueil. Une sympathie naquit entre les deux. Ils avaient presque le même âge. Elle l'appelait "mon beau duc" et "l'aimait parce qu'il croyait en elle quand tous doutaient ou niaient." Le lendemain après la messe, elle demanda solennellement au roi qu'il fît le don du royaume au "Roi des Cieux", celui-ci devant ensuite le lui remettre "en commande". Etranger sans doute à de tels échanges mystiques, le roi ne crut pas s'engager beaucoup en acquiesçant.
Jeanne se trouvait à Tours qui appartenait à Yolande d'Aragon. Opposée à la Trémoille, la duchesse d'Anjou (belle-mère [...] de Charles VII) avait pris le parti de Jeanne, dont elle pouvait espérer l'aide lors d'une défense de sa province contre les Anglais