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Citation de CREER


La personnalité lorraine, incontestée mais discrète, se définit malaisément. On la situe trop souvent en marge du monde germanique quoique ses caractères français se soient affirmés dès la Renaissance. C'est son patrimoine naturel et bâti qui permet de lui donner le plus clairement une solide assise. L'unité historique et administrative de la Lorraine a fini par s'imposer mais c'est encore un paradoxe : il existe un «peuple lorrain» reconnu pour sa force de caractère, qui a souffert, siècle après siècle, de l'émiettement féodal prolongé jusqu'au XVIIle siècle par la dualité Évêchés-Duchés. Il a aussi subi l’écartèlement politique entre Royaume de France et Empire germanique - cela n'a fini qu'en 1918 - et les Lorrains ont vu changer leurs frontières internes et externes vingt fois en deux siècles.
L'étude de la maison rurale traditionnelle ne peut nous mener plus loin que le XVIe siècle, on verra pourquoi, et pour cette période, les paysans lorrains ont vécu de façon assez indifférenciée, hors les contingences du relief, qu'ils soient sujets des ducs de Lorraine et de Bar ou des Trois Évêches de Verdun, Toul et Metz, aux domaines temporels imbriqués, contre toute logique géographique, dans les bailliages ducaux. Au XVIIIe siècle, la carte politique de la Lorraine demeure un puzzle parfait. Un si bel enchevêtrement favorisa en fin de compte les relations de commune à commune, de pays à pays, donc les influences réciproques. Au besoin, la contrebande solidarisait les voisins de part et d'autre de frontières incontrôlables. Ce maillage politique a été artificiellement posé sur un espace physique que la nature n'a pas fortement cloisonné ; chaque pays a sa personnalité mais les touches discrètes qui la composent masquent une grande uniformité des paysages ruraux des quatre départements.
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