Colette adorait être seule dans la boutique. Cela lui évoquait son enfance, la vieille maison de ses parents, le hangar au fond du jardin auprès duquel clapotait un ruisseau où sa mère battait le linge familial. La mousse savonneuse se figeait en flaques grisâtres. Colette prétendait qu'il s'agissait d'oeufs à la neige. Elle s'inventait des histoires, devenait marchande de gâteaux magiques à l'intention de ceux qui se montraient généreux envers les gamins de pauvres et acceptaient de leur offrir un jouet.