Citation de Keravan
Il était une fois un prince qui, au lieu d'avoir deux yeux comme tout le monde, n'en avait qu'un seul, au milieu du front. Cette particularité lui valait son surnom: N'a-qu'un-oeil, et moult vexations de la part de ses semblables. Car l'être humain est ainsi fait qu'il n'admet pas la différence et se gausse volontiers de ce qu'il ne comprend pas.
-Comme il est laid! disaient, en riant, les jeunes filles de son entourage.
- Qu'il a l'air bête! ajoutaient les garçons à l'unisson.
Et tous de conclure:
- On dirait un cyclope!
N'a-qu'un-oeil souffrait beaucoup de ces méchantes moqueries.
"Si j'avais choisi mon physique, je les mériterais, pensait-il avec amertume. Mais c'est la nature qui m'a créé ainsi, sans me demander mon avis. Dès lors, qu'y puis-je? Et pour quelle raison m'en fait-on grief?"
Fuyant la cruauté de ses semblables, il passait ses journées à courir les bois, sans autre compagnie que celle de son cheval qui, lui, l'acceptait tel qu'il était - prouvant en cela, comme en bien d'autres choses, les animaux sont supérieurs aux hommes.
Un jour qu'il musardait sur les bords d'un étang, il entendit pleurer. C'était une jeune fille, assise dans la mousse.
-Comme il est laid! disaient, en riant, les jeunes filles de son entourage.
- Qu'il a l'air bête! ajoutaient les garçons à l'unisson.
Et tous de conclure:
- On dirait un cyclope!
N'a-qu'un-oeil souffrait beaucoup de ces méchantes moqueries.
"Si j'avais choisi mon physique, je les mériterais, pensait-il avec amertume. Mais c'est la nature qui m'a créé ainsi, sans me demander mon avis. Dès lors, qu'y puis-je? Et pour quelle raison m'en fait-on grief?"
Fuyant la cruauté de ses semblables, il passait ses journées à courir les bois, sans autre compagnie que celle de son cheval qui, lui, l'acceptait tel qu'il était - prouvant en cela, comme en bien d'autres choses, les animaux sont supérieurs aux hommes.
Un jour qu'il musardait sur les bords d'un étang, il entendit pleurer. C'était une jeune fille, assise dans la mousse.
