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Citation de Partemps


Claude Louis-Combet
6.

Et plus la réalité extérieure était difficile, problématique, et plus je m’enfonçais dans l’imaginaire, dans l’affabulation, pour ne pas voir, pour ne pas avoir à prendre de décisions, etc. Le temps était arrêté. C’était une respiration, peut-être parfois artificielle, mais c’était une façon de me déconnecter de la réalité. Donc, sur un plan qui est tout à fait éthique, je peux dire que l’écriture a été une désertion. Elle a été une désertion par rapport à la vie, où il y avait autour de moi d’autres attentes que celle-là. Et donc là, je ne me fais pas de cadeaux. Aujourd’hui, je me dis que la valeur intrinsèque littéraire de mes écrits, si elle existe, si elle est reconnue un jour, la pensée de cette valeur ne m’exonère absolument pas de ma responsabilité d’homme dans le temps, dans l’espace, dans le monde, des responsabilités que je n’ai pas prises, que je n’ai pas tenues. Il y a donc tout un passif – passif au sens de la comptabilité – il y a tout un passif de la vie qui demeure et que l’écriture n’a pas aboli, n’a pas remplacé.

Mis en ligne sur Cairn.info le 01/10/2008
https://doi.org/10.3917/rdes.043.0088
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