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Citation de Henri-l-oiseleur


"Mais enfin...", commençai-je. Puis tout aussitôt je me tus. C'était bien plus tard qu'il me racontait tout cela, et le mieux, la seule chose que j'avais à faire, c'était d'écouter, et en premier lieu parce que c'était tout ce qu'il demandait de moi, et de toute façon ce n'était pas en parlant maintenant que je pouvais espérer changer quoi que ce fût à ce qui était arrivé, et même si j'avais pu parler à temps cela n'aurait non plus rien changé : d'abord parce que j'imagine qu'il m'eût écouté avec cette même attention ou inattention polie qu'il avait opposée au notaire, le laissant se fatiguer à débiter ses arguments frappés au coin de la logique et de la raison, sa décision à lui déjà prise dès avant son entrée dans l'étude, dès avant de monter dans le train qui devait l'amener ici, de sorte qu'aucune logique ni aucune raison ne pouvaient rien à l'affaire, et ensuite parce qu'il n'était nullement certain que la raison et la logique fussent de mon côté et non du sien, tout au moins (puisqu'il s'agissait là de passion) la logique et la raison de la passion et non pas la logique et la raison des notaires (celles qu'il est seul convenu de considérer comme raisonnables et logiques, parce que les notaires sont reconnus pour gens de bon conseil, possédant une expérience des choses, un jugement prudent et pondéré, du moins jusqu'au jour où emportant avec eux leurs conseils raisonnables et leur logique raisonnable, sans oublier non plus les dépôts de leurs clients, ils lèvent le pied).

pp. 80-81
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