Enfant, puis adolescente, j'ai été déclarée scientifique, par l'Ecole, par ma famille aussi. Pourtant, la seule discipline où je réussissais pleinement était le Dessin, qui ne s'appelait pas encore les Arts Plastiques. Mais j'ai très vite compris que mes performances en ce domaine n'intéressaient personne, à part ma mère qui, de temps en temps, m'encourageait à peindre... C'était une époque où l'on prenait peu en compte les désirs des enfants, la famille toute puissante décidant de ce qui était bon pour eux.
A Axillan, pendant la guerre d'Espagne, on entendait le canon de l'autre côté des Pyrénées et j'avais peur.
Et, sur le mur du jardin de la maison d'Axillan, dans une tache de soleil, le chat gris l'attendra encore...
J'ai 20 ans aujourd'hui, toutes mes amies sont mariées ou fiancées et j'habite une solitude peuplée de toi. La douleur de notre rupture est toujours présente - je crois qu'elle le sera toute ma vie - mais je l'ai un peu maîtrisée, elle ne dévore plus ma pensée, seulement ma joie de vivre.
Premier roman écrit avec sensibilité et pudeur. Une histoire touchante, et vraie, (à la base), romancée pour mieux la raconter et construite comme un polar, car il y a une enquête et même une quête... L'auteur a écrit avec son coeur... c'est l'histoire de sa mère. On ne peut qu'être extrêmement touchée par ce récit. Le lecteur est tenu en haleine, on veut savoir si l'on va retrouver "R" et qui est "R".
On ne sort pas indemne de cette lecture, va-t-on un jour enfin "ficher la paix" aux femmes, leur laisser choisir leur avenir, arrêter de se mêler de leur vie et indéfiniment leur faire du mal ? Le machisme tue, détruit et brise les vies, il est sordide, à bannir de notre civilisation, de nos civilisations, mais hélas, il y a encore du chemin à faire ! Un être, qu'il soit homme ou femme, est fait pour vivre libre, personne n'a le droit de décider de son destin à sa place.
Quant au petit conte que l'on découvre comme un cadeau, "Mélanie et l'Homme aux Murs", il est étonnant de surréalisme et à la fois très réaliste...
J'ai toujours écrit, depuis mes 19 ans, l'écriture a vraiment été la compagne de ma vie; avec les chats, les chats sont les amis silencieux des gens qui écrivent.
J'ai appris aussi qu'un livre est comme un tableau. Il faut, un jour, le déclarer terminé. Même s'il garde toujours, pour son auteur, la légère amertume de l'imperfection et de l'inachevé...
Je sais aussi que j'écrirai toute ma vie, puisque j'aurai toujours, à ma portée, cette bouée.