Claudio Pozzani

Je me sens comme cent grammes de viande hachée qui macèrent dans le citron en attendant d’être mangés le lendemain

Je ramasse une pièce de monnaie près d’une chaise et la lance en l’air sans regarder le résultat.
D’ailleurs pourquoi interroger le destin ?
Il ne donne que deux réponses, blanc-noir, vrai-faux, oui-non.
Il a peut-être raison.
Il existe peut-être quelque chose entre le oui et le non ?
Le pouvoir du “peut-être “ est sournois.
Il y a toujours un oui ou un non derrière chaque “peut-etre”.
Le peut-être n’est qu’aune méthode pour rendre du temps avant de répondre, ou pour éviter de se montrer trop sûr avant d’être démenti

Je n’ai jamais cru au Paradis, à l’Enfer, à Dieu, mais ce n’est qu’une question d’interprétation.
Je ne prie peut-être pas quelque chose en ce moment pour pouvoir réembrasser Kate ?
Peut-être que la retrouver serait la récompense de ma croyance infinie en l’Amour, c’est-à-dire au Paradis ?
Est-ce que la perdre pour toujours ne serait pas la punition pour le péché que j’ai commis en la laissant partir, c’est-à-dire l’Enfer ?
Peut-être que je n’allume pas de cierges dans les églises du monde entier, dédiant mes vœux à l’Amour que je nourris pour elle ?
Oui. Mon Dieu est mon amour pour Kate

Le navire avance comme un peigne parmi des cheveux enduits de gel, silencieux il écrase des furoncles d’écume et moi je respire la mer depuis un parapet en laiton.

Maintenant , il y a des armes trop belles, trop efficaces, trop rapides. Elles enlèvent le goût de la bataille, de l’affrontement.
C’est comme si au football on inventait le moyen de téléguider le ballo

Non.
Je ne me tuerai pas.
Je passe mes journées sans vivre.
La Non-Vie est bien pire que la mort : elle unit les erreurs de la vie a l’ennui de l’outre-tombe.

Je suis seul.
J'adore rester seul, mais quand je le suis j'ai toujours l'impression qu'il me manque quelqu'un.
Ce quelqu'un a un nom : Kate.
Kate était d'une beauté fulgurante, une déesse qui recueillait en elle la Lumière et la Magie de tous les éléments de la Nature.
S'il vous semble que j'exagère, ne continuez pas à lire : il est probable que de lAmore vous ne connaissiez que les trois dernières lettres et donc que vous ne compreniez pas le mot" Éternité".*
*Amore :"amour" ; les trois dernières lettres "ore" signifient "heures", l'auteur les oppose à Éternité.