il a plu pendant quarante jours…
il a plu pendant quarante jours. l’Arbre a tout vu.
il a vu pleurer les pierres sur le sol desséché. il a
entendu le cliquetis des larmes de la terre au
milieu du désert.
aujourd’hui que les nuages se sont vidés, il reste
dans le paysage l’empreinte du passage de la
pluie.
on dirait que l’Arbre flotte au milieu d’un lac.
une fleur se détache, se pose à peine sur l’eau.
une fleur qui ne trouble ni le rayon du soleil, ni
son propre reflet sur la surface lisse, immobile.
lien fragile vers la vie.