Il ressort de ces lectures au moins ceci : c'est que le livre sur le malaise reste à écrire, comme reste à penser le problème du malaise en son entier. Je m'attacherais, pour ma part, bien volontiers à cette tâche, si je ne subissais pas moi-même, précisément les effets paralysants du malaise. C'est là un cercle vicieux, mais comment y échapper ? Ou bien on est en dehors du malaise, et on n'en écrit que des bêtises. Ou bien on est dans le malaise, mais on est alors hors d'état d'en écrire. L'unique solution consiste à étudier le malaise après en avoir été soi-même la victime et en avoir guéri. C'est d'ailleurs bien ce que je compte faire, plus tard, si je réussi à me tirer d'affaire.
Le malaise, p. 104