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Citation de berni_29


Et enfin Tapwili vit l'oiseau.
À l'orée forestière. Posé à terre, presque invisible sous des branchages chétifs. Ses teintes brunes jouant à cache-cache avec la nature.
Un engoulevent.
Un oiseau de la nuit qui semblait observer le Wayana de ses yeux ronds, sa petite tête enfoncée entre les épaules. Fines moustaches au-dessus de son bec effilé. Il se figea alors que Tapwili le fixait à moins de trois mètres.
Long moment d'observation.
L'homme, l'animal. Et tous les ponts entre eux, ce qui restait des métamorphoses d'autrefois. L'espace d'un instant, Tapwili eut la sensation que son cœur allait s'arrêter de battre tant il avait conscience de ce qui était en train d'arriver. La douloureuse confirmation de ce que ces derniers jours avaient laissé entrevoir. Se passé sur lequel le Wayana croyait avoir tiré un trait, ce pouvoir qui refaisait surface depuis le monde des morts. Toute son existence de père, là, à ses pieds, dans la poussière. Il demeura immobile, résolu à ne pas mettre fin lui-même à cet instant de contact. Laissant l'initiative à l'oiseau, qui d'un coup d'aile agile s'élança finalement. Tournoyant trois fois au-dessus de la tête basculée du Wayana. Comme pour saluer un proche parent.
Un père.
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