Contrairement à la croyance populaire, nous ne découvrons pas l’auteur d’un meurtre par une sorte d’inspiration subite. Nous recueillons simplement tous les faits qui se présentent. Les petits bouts de renseignements variés… les tuyaux… les racontars… tout, quoi. Et ensuite nous tâchons d’en faire un tableau cohérent. Nous cherchons les liens possibles… les détails qui se recoupent, et quand nous mettons la main sur notre homme – le meurtrier – nous nous apercevons que quatre-vingt-quinze pour cent de notre travail a porté sur des points inutiles.
Quand on est au volant d’une voiture de sport lancée à toute vitesse, on ne peut se permettre la moindre erreur de conduite. Il en est de même avec l’argent. C’est difficile à expliquer, et je ne sais plus très bien ce que je raconte, sauf qu’il s’agit d’une tromperie, d’une farce malhonnête imaginée par des rédacteurs publicitaires très payés dont le rêve serait d’être des poètes sans le sou.
Beaucoup d’agressions de ce genre sont commises par des camés prêts à tout pour se procurer de l’argent. Ils volent tout ce qu’ils peuvent pour le mettre au clou. Si donc, par exemple, votre femme possédait une bague de valeur qui ait disparu, ça pourrait nous aider à trouver le coupable parce que ce bijou prendrait le chemin du prêteur sur gages.
Les gens s’imaginent manifester leur sympathie, mais ce sont seulement des goules qui, sous prétexte de politesse, s’offrent le plaisir de participer à une tragédie par personne interposée. Ça les change pour la plupart d’entre eux de leur fade existence.
Nous nous efforçons de découvrir tout ce qui se rapporte à la victime… son genre de vie, sa situation de famille, son travail. En additionnant le tout, il nous arrive souvent d’obtenir une image qui nous met sur la bonne voie.
Faudrait être vraiment con pour refroidir sa bonne femme avec un bout de tuyau sur le pas de sa porte, quand c’est si simple de la pousser dans l’escalier et de l’achever, à l’abri des regards indiscrets.
Un détective qui connaît son métier ressemble à un bon spécialiste du porte-à-porte : il ne traite jamais ses affaires sur le palier.
Il arrive à tout le monde de commettre des erreurs