Les gens passent leur temps à se juger entre eux. Pas de manière constructive et intelligente, non, de façon
dépréciative. Ils commencent par eux-mêmes, se dévalorisent en permanence, se comparent. L'autocritique est érigée en sport national, comme si des milliers d'oiseaux-juges venaient constamment picorer le cerveau pour l'appauvrir et le tuer de désespoir. Et quand l'autojugement devient insupportable, quand l'esprit ne parvient plus à supporter ce dénigrement de soi, il se reporte sur autrui. Pour qu'il puisse se dire que finalement, il n'est pas si mal que ça, pour se rassurer et se faire un peu de bien. Il devient un loup pour les autres.