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Citation de fanfanouche24


La nature avait regagné ses droits, elle avait fait plier les poutres, elle avait écroulé les murs, elle rampait jusqu'aux toitures, les éventrait. Après des siècles d'apprivoisement, elle s'ensauvageait en cascade de lierre, assaillait les portes d'un amas de ronces, les griffait, les retournait comme de vulgaires pelures. Plusieurs fois, il ralentit l'allure. C'était tout un monde qui s'évanouissait dans un long soupir que personne n'entendait: un corps de bergerie, de grange, de ferme qui entrait dans la terre et qui emportait avec lui tous les corps de ceux qui, ici même, avaient vécu, aimé, sué, trimé.
Lui, Jacques Bonhomme, ne voulait pas être remporté.
Dans les anciennes vallées industrieuses, il savait que les cicatrices s'exposaient. On les nommait anciennes usines, friches industrielles, parfois on les visitait, elles étaient élevées au rang de patrimoine, témoins d'une époque révolue dont on entretenait avec fierté la nostalgie. mais ici, dans les campagnes, c'était différent: la paysannerie avait des relents d'infortune, elle reniflait la honte et la misère, on ne lui concédait jamais une seconde chance- pas plus de clémence pour les murs que pour les hommes. (p. 250)
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