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Citation de Tempsdelecture


Les contes. Tout était lié aux contes et à deux frères qui les avaient collectés. Deux frères rassemblant du matériau de recherche philologique, en quête de « la voix véritable et originelle des peuples de langue allemande ». Ils avaient été mus par un amour de leur langue et un fervent désir de préserver la tradition orale. Mais plus encore, ils avaient été des patriotes, des nationalistes. Ils avaient entrepris leurs recherches à une époque ou l’Allemagne était une idée, pas une nation, à l’époque où les seigneurs pro-napoléoniens cherchaient à éradiquer les cultures locales ou régionales.

Mais les Grimm avaient changé de voie. Quand le premier recueil de contes avait été publié, ce n’est pas l’académie allemande qui y avait répondu avec un enthousiasme submergeant et qui avait acheté l’ouvrage en grandes quantités, c’était les gens ordinaires. Ceux-là mêmes dont les frères Grimm s’étaient efforcés de recueillir la voix. Et, par-dessus tout, c’étaient des enfants. Jacob, le chercheur de la vérité philologique, avait souscrit aux souhaits de Wilhlem et ils avaient édulcoré les contes pour leur deuxième parution, les embellissant parfois même jusqu’à en doubler la longueur. Fini Hans Dumm, qui pouvait rendre une femme enceinte d’un seul regard. Et Raiponce, enceinte mais candide, ne demandait plus pourquoi ses vêtements ne lui allaient plus. La Belle au bois dormant n’était plus violée alors qu’elle reposait, dans un sommeil imperturbable et magique. Et la douche Blanche-Neige, qui devenait reine à la fin de l’histoire originale, ne demandait plus qu’on oblige sa méchante marâtre à chausser des souliers faits d’acier chauffé au rouge et à danser jusqu’à ce que mort s’ensuive.
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