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Citations de Craig Russell (46)


Fabel détestait la morgue.
Il détestait assister aux autopsies. Ce n'était pas seulement la répulsion à l'égard du sang - une réalité dont témoignait le soulèvement nauséeux qui naviguait entre son estomac et sa poitrine -, cela tenait plus de l'impossibilité d'expliquer comment un être humain, le centre de son univers vaste et complexe, devenait subitement de la viande. Il détester affronter l'immobilité même du mort, la soudaine destruction de la personnalité, totale et irrévocable.
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" Je suis encore sorti m'amuser la nuit dernière. Deux cette fois. Je les ai égorgés. "
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Les frères Grimm n'étaient pas des écrivains, ils étaient des archivistes, des linguistes et des philologues qui voyageaient dans les contrées éloignées de la Hesse, et ailleurs dans le Centre et le Nord de l'Allemagne, pour recueillir dans anciens contes et fables populaires. Au début, ils ne réécrivaient pas ni n'embellissaient les histoires traditionnelles qu'ils compilaient. Mais la plupart de ces contes n'étaient pas aussi agréables qu'ils sont apparus dans les éditions ultérieures, ou bien aussi niais et édulcorés que dans les versions de Disney ou autres. Quand leurs recueils se sont révélés être des best-sellers, plus particulièrement ceux de contes pour enfants, les frères Grimm ont été amenés à enlever les éléments les plus sombres ou même sexuels. (p. 196-197)
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Aujourd'hui, nous avons peur de laisser nos enfants jouer hors de notre vue. Nous voyons la menace et le danger dans chaque élément de la vie moderne. Nous allons au cinéma pour nous faire peur avec des mythes modernes dont nous sommes convaincus qu'ils reflètent notre vie et notre société actuelles. Le fait est que le danger a toujours été là. Le tueur d'enfants, le violeur, le meurtrier fou ont toujours été des constantes dans l'expérience humaine. La seule différence, c'est qu'alors que nous nous amusions à nous faire peur avec l'histoire orale du grand méchant loup, de la méchante sorcière, du mal qui guette dans l'obscurité des bois, nous nous effrayons aujourd'hui avec les mythes cinématographiques du tueur en série super intelligent, du désaxé malveillant, de l'extraterrestre, du monstre créé par la science... Tout ce que nous avons fait, c'est réinventer le grand méchant loup. Nous avons simplement trouvé des allégories modernes pour nos terreurs éternelles...
(p. 74-75)
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Ivan le Terrible [XVIe siècle] a unifié la Russie. C'est le père de la nation. Il a transformé une ribambelle de principautés féodales et de fiefs en une nation cohésive. C'était son but. Mais, bien que monarque et général, Ivan était aussi un tueur psychotique. En fait, en divers points, il correspondait au profil d'un agresseur récidiviste classique. Il avait été un enfant timide, tranquille et sensible qui avait été abusé dès son plus jeune âge. En conséquence, durant sa jeunesse, il a torturé et tué de petits animaux. Puis il a tué son premier homme à l'âge de treize ans. Ensuite il a commis d'innombrables viols, meurtres et terribles actes de torture... qui incluaient de faire frire, bouillir ou empaler ses victimes, qu'il jetait parfois aussi en pâture aux bêtes sauvages. Je vous parle là de milliers de viols et de centaines de meurtres commis personnellement par Ivan. (p. 203-204)
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Cela faisait bientôt quinze ans que c'était son métier. A trente-quatre ans, cela suffisait. Après tout, c'était un rôle pour des femmes plus jeunes. Elle était de plus en plus obligée de se spécialiser, de satisfaire les goûts les plus bizarres et exotiques de clients particuliers. Le rôle de dominatrice correspondait mieux à son âge. De toute façon, la plupart du temps, cela n'impliquait pas de rapport sexuel : il fallait donner des ordres à un homme d'affaires gras pendant une demi-heure, le fesser s'il tardait trop à obéir pour ensuite lui crier combien il était mauvais et comment il vous mettait en colère pendant qu'il se branlait. Cela payait raisonnablement bien, les risques pour la santé étaient moindres et ses clients, en guise de punition, se chargeaient de faire son ménage à sa place. (p. 360)
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- [...] Tu te rappelles que tu ne voulais jamais que je te lise les contes des Frères Grimm ? Ni "Blanche-Neige", ni "La Belle au Bois dormant" ?
- Je me souviens très bien. Je détestais ces histoires.
- Pourquoi ?
- Je ne sais pas, vraiment. Elles me faisaient peur. Non... Elles me filaient la chair de poule. C'était comme si ces histoires pour les enfants étaient en fait destinées aux adultes. Un peu comme les clowns, tu vois ? Ils sont censés être amusants et amicaux, mais ils ne le sont pas. Ils sont sombres. Sombres et vieux... Comme ces figures en bois gravé qu'on porte dans le Sud pour le Carnaval. On sait que ces choses ont à voir avec plein de vieux trucs auxquels les gens croyaient autrefois. [...]
(p. 139-140)
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L'hypothèse scientifique a toujours incarné une croyance artistique pour nombre d'écrivains. Ils peuvent être sacrément superstitieux. Je sais que plusieurs auteurs reconnus évitent de s'inspirer pour leurs personnages de gens qu'ils connaissent, tout simplement parce qu'ils craignent que tout ce qu'ils auraient imaginé se reflète dans la réalité. Tu tues un enfant dans un livre, et un enfant meurt dans la réalité, ce genre de truc. Ou, encore plus effrayant, tu écris un roman à propos de meurtres terribles et, quelque part, dans une autre dimension, la fiction devient réalité.
(p. 127-128)
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[...] il trouvait la paix dans les dictionnaires étymologiques allemands ou anglais. [...] Ils étaient autant d'océans sur lesquels voguer sans but. Au début, on cherchait à acquérir une connaissance et l'on était ensuite distrait par une autre découverte, sans rapport aucun, mais tout aussi absorbante. (p. 435)
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Bien sûr, le viol avait toujours existé, mais, aujourd'hui, il était à la portée de n'importe quel homme de faire ingérer à une femme des drogues susceptibles d'endommager son cerveau de manière définitive et ce, à seule fin d'avoir une relation sexuelle avec elle. (p. 180)
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[Jacob et Wilhelm Grimm]. Deux frères rassemblant du matériau de recherche philologique, en quête de "la voix véritable et originelle des peuples de langue allemande". Ils avaient été mus par un amour de leur langue et un fervent désir de préserver la tradition orale. Mais plus encore, ils avaient été des patriotes, des nationalistes. Ils avaient entrepris leurs recherches à une époque [milieu XIXe] où l'Allemagne était une idée, pas une nation, à l'époque où les seigneurs pro-napoléoniens cherchaient à éradiquer les culturelles locales ou régionales.
(p. 347)
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Les véritables origines des contes doivent se trouver dans de véritables enlèvements, de véritables meurtres. Tout comme la vérité de la lycanthropie, le mythe du loup-garou, repose dans l'incapacité des générations précédentes à reconnaître, définir et comprendre la psychopathie. (p. 237)
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Nous sommes d'une arrogance terrible quant à notre technologie moderne; tout le monde essaie de développer un ordinateur quantique, mais nous en avons déjà un depuis la révolution paléolithique supérieure : le cerveau humain. L'antiquité foisonne d'individus "invraisemblables" -  des gens qui, par la seule puissance de leur pensée, ont proposé des idées scientifiques et philosophiques qu'on ne parvient enfin à prouver qu'aujourd'hui. Zénon d'Élée vivait au Ier siècle avant Jésus-Christ, mais ceux qui tentent de résoudre ses paradoxes spatio-temporels de nos jours ne sont pas des philosophes, mais des physiciens quantiques. On prétend qu'avant Christophe Colomb tout le monde croyait que la Terre était plate, mais c'est un mythe. Il y a plus de deux mille ans, Eratosthène est sorti sous le soleil de midi, a planté des bâtons dans le sol et mesuré leurs ombres. Il en a déduit la circonférence de la planète à deux pour cent près. Pas de technologie, juste de l'intelligence - c'est peut-être ça, la technologie ultime.
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Si seulement on pouvait réellement visiter le passé, songea-t-il. S'y rendre pour les vacances, au lieu de s'envoler pour l'Espagne.
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Ari n'avait que mépris pour le passé, ce fardeau qui avait pesé sur ses épaules dès sa naissance, à l'instar de tous ceux qui avaient vu le jour à son époque dans cette région du monde [Israël]. L'histoire avait bercé son adolescence, et elle commençait sérieusement à lui casser les oreilles. Elle le définissait davantage que s'il avait été italien ou finlandais, grec ou américain. Ari aurait tout donné pour être né avec n'importe laquelle de ces nationalités au passé moins encombré. Aussi loin que remontaient ses souvenirs, il avait toujours dû assumer le fardeau de ce que d'autres considéraient comme son histoire - Masada, les accusations de meurtres rituels d'enfants, les bobards antisémites, les pogroms, l'Holocauste, la guerre israélo-arabe de 1948. Comme une étoile jaune. Eh bien, il n'avait aucune envie de la porter.
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Dans le monde entier, les malheurs de l'humanité semblaient au moins avoir cela de bon: ils alimentaient les taxis en sujets de conversation.
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Tiens compte du temps que tu y passeras et de tes dépenses.JE veux juste lui parler, d'accord ?- Je me déplacerai comme une panthère dans la nuit.
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- S'élever contre la diffusion de pornographie pédophile juste parce qu'il existe un marché pour cela n'a rien d'élitiste. C'est du simple bon sens et de la décence. Dans ce métier, si ce n'était pas illégal, rien ne retiendrait certaines personnes de satisfaire des besoins de ce genre. Dieu sait ce qui arriverait si la loi ne mettait pas le holà.
- Vous n'êtes pas sérieux, Jack...
- Vraiment? Quand leur liberté est sans limites, les gens dépassent les bornes. Dans le Colisée, à Rome, on trouvait très amusant d'organiser des combats à mort entre gladiateurs aveugles ou infirmes, entre des gamins même. Et dans les galeries sous le Colisée, on pouvait acheter n'importe qui, pour n'importe quel usage, y compris des enfants. Voilà jusqu'où le public est capable de s'abaisser... La seule différence entre hier et aujourd'hui, c'est que la technologie nous permet de tout diffuser plus vite, et mieux. L'Internet est notre Colisée, mais la télévision rattrape son retard. Nous devons adopter une sorte de position morale.
- Une position morale? répéta Elmes d'une voix incrédule.
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Tu veux que je te donne ma définition de la réalité? Chacun de nous erre dans les ténèbres, braquant sa petite lampe de poche sur une portion réduite de l'univers. Quand nous sommes assez nombreux à pointer nos lampes dans la même direction, on obtient la réalité objective. Les gens que tu soignes, les délirants et les schizoïdes... ils éclairent simplement... ailleurs.
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Quand il entra dans le bowling, il portait un jean et un tee-shirt bleu foncé avec, en lettres blanches, la légende : "Recherché mort et/ou vif: le chat de Schrödinger". Un jour, John avait tenté d'expliquer à son cadet perplexe pourquoi physique quantique et humour ne faisaient pas nécessairement bon ménage pour tout le monde.
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