Son frère était aujourd’hui très inquiet parce que l’enfant, devenu orphelin, devait soit le rejoindre au Canada, soit rejoindre sa tante qui vivait en Suisse. L’idée était de l’adopter et qu’il soit élevé par quelqu’un de sa famille, mais les autorités réclamaient le certificat de décès de la mère qui, évidemment, n’existait pas, puisque son corps n’avait jamais été identifié.
Voilà, avec mes mots, l’histoire de cet effort – opposé à mille difficultés – visant à réduire la distance entre les migrants et nous, en tentant, d’une certaine manière, de défendre leurs droits et de traiter « leurs » victimes comme les « nôtres ».
Je crois que la seule chose qui soit pire que de savoir que son enfant est mort, c'est de voir qu'il doit encore subir une injustice. Et cette situation en était clairement une. Le seul dans toute la Méditerranée qui ait tenté de réparer institutionnellement cette violation a été un petit bureau de notre gouvernement.
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