Cuca Canals

Jules et ses amis vont-ils partir sur la lune ? En tout cas, ils en rêvent ! De plus, Jules a la chance de pouvoir participer à un concours d'inventeurs qui se déroulent à Nantes. Cela ne plaît pas à tout le monde - spécial dédicace au principal et à des professeurs qui sont dans l'air du temps au lieu d'être dans l'avenir - mais ces inventions intéressent plus de monde qu'il ne le croit.

Des failles apparaissent dans l'unité des quatre aventuriers. Il faut dire que certains ne savent pas tenir compte des péripéties passées et se montrent assez naïfs. Cependant, nous sommes dans un récit de littérature jeunesse, sympathique, et les brouilles ne durent jamais très longtemps.

Ce volume est sans doute moins rythmé que le précédent parce qu'il met la part belle aux inventions de Jules, tout en jouant avec son imaginaire. L'ensemble reste néanmoins toujours agréable.

Le progrès tue ! Non, ce n'est pas moi qui le dis, ce n'est pas non plus Jules Verne ou le capitaine Nemo, c'est le principal du collège où Jules est élève. Les poissons meurent les uns après les autres, les pécheurs sont dans la peine, et ce ne peut être dû qu'au progrès ! Ce n'est pas le membre d'une organisation criminelle clandestine qui dira le contraire.

Aussi, Jules et ses amis, qui ne sont pas à une invention près, vont repartir à l'aventure afin de trouver ce qui se passe vraiment au fond de la mer. Ils seront bien sûr aidés par le capitaine Némo, et ce qu'ils vivront au fond de l'eau, en compagnie notamment d'un narval, fait irrésistiblement penser à un célèbre roman de Jules Verne, forcément. J'ai presque envie de dire que cette aventure était attendue depuis le début de la série ! Le langage est nettement accessible, parfois même trop moderne - voir les "à plus" qu'échangent les enfants. Cependant, l'ensemble reste sympathique, facile à lire, et se termine pour une fois dans la franche rigolade.

Je serai brève : cette lecture est une déception. Le seul point positif est que ce roman se lit très vite. Je l'ai déjà dit lors d'une précédente critique, peu importe que le Jules Verne de ce roman ait peu à voir avec le vrai Jules Verne, qui n'aurait jamais porté autant de considération à des camarades féminines - un roman est un roman. Mais là, on tourne en rond : aucune progression dans la caractérisation des personnages, qu'ils soient enfant ou adultes, comme s'ils n'avaient pas les capacités de tirer les leçons de ce qu'ils ont vécu dans les cinq précédents volumes. Même, le recours à la psychanalyse tombe littéralement comme un cheveu sur la soupe - puisque Freud n'était même pas né au moment où Jules et ses amis vivent ses aventures ! Seul Némo semble doué d'esprit d'initiative, de capacités à réellement rebondir. D'ailleurs, les rebondissements eux-mêmes sont tirés par les cheveux.