Sa génération avait découvert le monde au bout de la rue. Par la radio, d'abord. Puis à travers les images qui déferlaient des quatre coins du globe, en noir et blanc, puis en couleur, et qui s'étaient généralisées. A tel point qu'elle se demandait parfois si elle avait réellement vu les paysages d'Afrique du Sud, de Thaïlande, ou s'ils n'étaient qu'une poignée d'images imprimées dans son cerveau. Oui, le monde était au bout d'une télécommande, d'un pouce sur un smartphone, d'un banal voyage en avion, pourtant il ne lui avait jamais paru si vaste et étranger.