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Citation de djean


djean
02 décembre 2016
Je suis Yann. On me nomma ainsi comme bon nombre de mes ancêtres nés en cette terre saline et sauvage habillée de sa côte crantée de roches abruptes, se livrant au bleu des lames de fond et de leur blanc nuage d’écume. Je suis un de ceux que l’océan a nourri dès la matrice, ma côte sauvage, mon air, mon souffle apaisant, ma régénérescence ! 

     Yann donc, Yann Briac qui en langue Bretonne veut communément dire « courageux ». Pourtant je me sens parfois las de ces presque soixante-dix printemps à guetter l’horizon, à regarder la mer, le visage miné de sillons aussi creux que ceux qui trainent à la poupe des chaluts. 
     Je ne suis ni mince, ni fort, ni grand, ni petit, juste commun de silhouette. L’ovale de mon visage est toute l’année bronzé, habillé d’une légère barbe hirsute et surmonté d’une rebelle chevelure poivre et sel un peu clairsemée. Mon regard est clair et sombre à la fois tant il y a de tempêtes et de périls à lire dans mes yeux usés par les embruns salés.
 
     Un printemps de quarante-neuf, Joséphine ma mère me donna le jour dans le petit village médiéval de Locronan en baie de Douarnenez, là où finit la terre ; Dans le Finistère dit-on ! 
     Notre maison se trouvait au centre du petit village qui était tout de même à quelques kilomètres du petit port. Depuis les fenêtres, je ne voyais rien d’autres que la place de l’église et les jours défilaient dans la saveur mélancolique des jours qui passent en Finistère. Entre crachins et éclaircies, entre vent et marées, les jours se ressemblaient et la vie coulait au rythme des naissances et des décès, des hivers et des étés.
 
     Plus je grandissais et plus la mer faisait enfler en moi, son attraction pour elle. C’était magnétique ! J’attendais chaque semaine les occasions d’aller au port pour l’apercevoir. Je n’en étais pas conscient mais la mer m’avait déjà pris, elle me guidait au souffle du vent salé...
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