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Citation de enkidu_


Parfois elle se demandait si l’Amérique n’était pas, en réalité, le grand continent de mort, le grand Non ! face au Oui ! européen et asiatique et même africain. Était-ce vraiment le grand creuset où se fondent les hommes venus des continents créatifs, non pour forger des êtres neufs, mais pour les noyer dans l’homogénéité de la mort ? Était-ce le grand continent de la désagrégation, et tous ses peuples les agents de la destruction mystique ? Long épluchage de l’âme créée en l’homme, jusqu’à lui arracher le germe de la croissance, laissant une créature mécanique, aux réactions automatiques, inspirée par un seul désir : arracher le vif en chaque créature vivante et spontanée.

Était-ce là la clé de l’Amérique, se demandait-elle parfois. Était-ce le grand continent de la mort, le continent qui détruit ce que les autres continents ont bâti. Le continent dont l’esprit du lieu ne vise qu’à arracher les yeux de la face de Dieu. Était-ce cela, l’Amérique ?

Et tous ceux qui y venaient, Européens, nègres, Japonais, Chinois, toutes couleurs et races, étaient-ils ces êtres épuisés, en qui l’impulsion divine a été anéantie et qui font la traversée jusqu’au grand continent de la négation, où la volonté humaine se déclare « libre » de jeter à bas l’âme du monde ? En était-il ainsi ? Et cela expliquait-il le grand exode vers le Nouveau Monde, l’afflux d’âmes épuisées qui passent du côté de la démocratie sans Dieu, de la négation énergique ? La négation qui est le souffle de vie du matérialisme. – Et le grand magnétisme négatif des Amériques briserait-il finalement le cœur du monde ?

Souvent cette pensée lui revenait. (pp. 118-119)
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