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Citations et extraits (8) Ajouter une citation
La neige étouffait la plupart des sons et les plus persistants restaient paralysés dans le froid. L’odeur de la poudreuse fraîchement tombée s’échappait dans le vent. Les couleurs bleutées des congères s’égouttaient peu à peu au profit d’un monde monochrome. Le faisceau de sa lampe frontale se cognait contre les éléments sans vraiment réussir à éclairer devant lui. Chacun de ses cinq sens quittait peu à peu son corps et seul un goût amer persistait au fond de sa gorge nouée. Sans trop savoir pourquoi, Lionel hurla dans la nuit. Il pesta contre le temps, contre les dieux, contre la vie. En guise de réponse, le vent lui renvoya ses propres insultes et continua à effacer les dernières traces de damage qu’il peinait à suivre. Cette fuite en avant n’avait plus vraiment de sens. Lionel marchait au milieu de nulle part depuis bien trop longtemps pour espérer arriver quelque part.
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Alors, pour tromper cette situation éphémère, tout le monde vivait dans l’opulence et dans l’espoir que cela se poursuive encore un peu. Tout était prétexte à la folie des grandeurs. On dissertait de la marche du monde en savourant les mets les plus délicats. Autour de la table, chacun avait sa place et sa fonction, l’argent déterminait le reste. Les hommes de fortune achetaient les hommes de savoir pour leurs idées, les hommes de lois pour leur silence, les hommes de foi pour leurs bénédictions et le bas peuple pour la vaisselle et le service.
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Hubert voulait mourir ici. Il était convaincu qu’il n’existait pas de plus bel endroit pour s’en aller. Regarder le soleil se dissoudre une dernière fois derrière la ligne de crête et tirer sa révérence. Accompagner l’automne jusqu’aux premières neiges et se noyer dans l’hiver. Finalement, il en existait, des beaux moments pour mourir !
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Depuis trop longtemps, Simone voyageait par procuration, à travers les magazines et les reportages télévisés. Elle s’imaginait prendre le train ou l’avion, traverser les frontières, survoler l’Europe et parcourir le monde. Elle voulait sentir perler sur son visage les embruns projetés par le ressac du cap Horn. Elle rêvait d’entendre le salar d’Uyuni cristalliser sous ses pas, d’embarquer dans le transsibérien à Moscou pour atteindre Irkoutsk juste avant la débâcle du Baïkal. Elle voulait se perdre dans les ruelles de la médina de Fès et s’assécher les narines en s’enivrant de l’odeur du désert. Depuis trop longtemps, Simone rêvait d’autre chose que du plateau de Retord.
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Dehors, le spectacle de la nuit se jouait sans que les hommes ne s’en aperçoivent. Vivre cet instant privilégié procurait à Lionel un sentiment de plénitude rarement égalé. Les quelques centaines de mètres qui le séparaient du local technique faisaient office de sas de décompression. La lumière, la chaleur et le bruit des hommes s’effaçaient peu à peu pour laisser place à l’obscurité, au froid, au silence et à la solitude. Chaque soir, il vivait ce passage du monde superficiel à la vie réelle comme une bénédiction. À partir de maintenant, paraître ne lui serait d’aucune utilité, il lui suffirait juste d’être sans que rien ni personne ne le lui reproche.
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Le tumulte du monde gagna les pentes du plateau de Retord. L’exode rural vint saigner la montagne en plein coeur. Rallier les villes était devenu une évidence. On quittait les fermes familiales bicentenaires sans même se retourner. L’avenir était devant. Petit à petit, Retord fut purgé de toute vie humaine. Ce haut lieu agonisait sans que rien ni personne ne puisse refermer la brèche. La mondialisation avait pour objectif d’éloigner ceux qui la prônaient de ceux qui en subissaient les conséquences au quotidien. À vrai dire, c’était plutôt réussi.
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En montagne, la vie était conditionnée par le thermomètre. Sous moins vingt degrés, il n’y avait plus de lois. Sous moins trente, il n’y avait plus de dieux. Il fallait rapidement prendre une décision et faire en sorte que ce soit la bonne.
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Le travail au grand air et les assauts du temps avaient sérieusement buriné son visage de trentenaire. L’alcool et le tabac s’étaient occupés du reste.
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