Elle appartenait à cette catégorie humaine qui embrasse toujours et partout l’opinion de ses chefs, toute honte bue et bien assimilée puisque la lecture de la hiérarchie ne s’opère que dans un sens. Elle avait si bien conduit sa barque dans les eaux fangeuses du fayotage qu’elle avait été promue, chargée de lire elle aussi les scénarios qui aboutissaient sur le bureau des AOC. Etape inutile : les trois étaient toujours d’accord. L’opinion d’un seul suffisait à rallier celles des deux autres. Et à dissuader le pauvre crétin assis face à eux d’avoir à combattre pour défendre un point de vue différent. L’avantage du nombre crée parfois de bien étranges démocraties.