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Citation de Henri-l-oiseleur


La douzième "bénédiction" du Shemoné-esré (Birkat ha-minim, malédiction contre les hérétiques) constitue une innovation liturgique ; elle doit être comprise en tant que critère ultime permettant de définir qui peut faire partie de la prière communautaire et qui s'en trouve exclu. Toute personne suspectée de /minuth/ (hétérodoxie) ne peut donc plus prononcer cette prière car s'il le fait, il en vient à se maudire lui-même (sic) et par là même, sa communauté. En conséquence, il en vient à se trouver progressivement et indirectement exclu de la prière collective et, partant, de la communauté. Cet élément est fondamental pour comprendre le phénomène d'exclusion /passive/ qui s'est opérée (sic) contre les /Minim/. Ainsi, la Birkat ha-minim nous renseigne sur la démarche des Sages à l'égard des hétérodoxes (hérétiques, minim, chrétiens). Il ne s'agit pas de les mettre au ban par décret officiel ; cela aurait entraîné à légiférer contre une partie indistincte de la société juive qui, au demeurant, s'appliquait peut-être à l'observance d'une partie des rites du judaïsme. Il fallait donc établir un procédé qui permettrait une exclusion lente et systématique et qui, en dernière instance, émanerait de la volonté même de celui que l'on désire exclure. Concrètement, un /Min/ fréquentant la synagogue n'aurait pas accepté de se maudire lui-même en récitant la prière ; ainsi, il se voyait s'exclure (lui-même) du groupe qui institue sans pour autant qu'une mesure /directe/ soit prononcée contre lui.

p. 186
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