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Citation de ClaudeDarde


... Tandis qu'elles visionnaient les clips érotiques, les sujets de Meredith Chivers n'étaient pas simplement assujetties au pléthysmographe, elles disposaient également d'une tablette numérique sur laquelle elles évaluaient leur propre réaction d'excitation. Si bien que Meredith disposait à la fois des réactions physiologiques et sensorielles : et de données objectives et subjectives, chez ses expérimentateurs. Elles ne s'accordaient pas le moins du monde. Tout était contradictoire. Mais cette dissonance recoupait étrangement les découvertes des autres chercheurs.
Quelle que fût l'image sur l'écran - femmes entre elles, hommes entre eux, hommes seuls ou femmes se caressant -, les chiffres objectifs de Meredith, chargés de traduire ce que l'on appelle dans le jargon l'amplitude du pouls vaginal, atteignaient un pic à chaque nouvelle suggestion, quoi que les acteurs aient pu faire entre eux ou sur eux-mêmes. Les réactions étaient les mêmes : catalyse de la libido, afflux de sang dans les muqueuses vaginales, palpitation des capillaires. La chercheuse notait cependant quelques différences quant à l'amplitude des pulsations, des variations de degré, avec une constante étonnante: le clip de l'accouplement des bonobos suscitait un afflux sanguin moindre que les clips porno impliquant des humains, mais il y avait une exception. Chez l'ensemble des femmes, hétéros ou lesbiennes, le bel athlète qui parcourt la plage, un véritable Adonis pourtant, suscitait moins d'excitation que les singes en rut. Que faire de cette bizarrerie ?
Les lesbiennes faisaient preuve de plus de discrimination. Au cours des séries de tests effectués par Meredith pour authentifier ses résultats, elles se montrent plus sélectives: l'amplitude s'accroît devant les images où évoluent des femmes. A noter que l'afflux sanguin chez les lesbiennes est également important devant les scènes d'hommes entre eux. Lorsque Chivers s'applique à analyser les résultats, transmis des muqueuses vaginales vers les capteurs puis entrés dans son logiciel, lorsqu'elle les transcrit en graphes de barres verticales, la libido féminine affiche des tendances omnivores.
La tablette numérique contredisait le pléthysmographe, presque systématiquement. L'esprit refuse d'admettre le corps. Les rapports individuels annonçaient une réaction d'indifférence devant les bonobos. Mais la suite est tout aussi intéressante. Devant les clips de femmes se caressant seules ou entre elles, les hétéros s'affirmaient bien moins excitées que ne l'affichaient leur muqueuses. Devant les caresses des hommes entre eux, les femmes hétéros se déclaraient moins intéressées - malgré la réaction excitée de leur sexe. Chivers était également confrontée à une variation des réponses objectives et subjectives dans les donnée fournies par les lesbiennes : un intérêt modéré enregistré sur les tablettes lorsqu'elles visionnaient des hommes entre eux ou en train de se masturber.
Meredith s'est ensuite tournée vers des sujets masculins, homos ou hétéros, pour les soumettre aux mêmes expériences. Une fois le pléthysmographe adapté à leur morphologie bien en place, leurs sexes ont parlé, mais d'une façon toute différente des sexes des sujets féminins ; ils ont réagi selon des modèles prévisibles qu'elle a dénommés des "spécifités par catégories". Les hétéros ont éprouvé une faible érection devant des clips d'hommes en train de se masturber, un peu plus prononcée devant des hommes ensemble, mais sans comparaison avec leur degré d'excitation devant les clips de femmes se caressant, de femmes avec des hommes, et plus encore de femmes caressant des femmes. Des catégories spécifiques sont apparues encore plus nettement chez les homosexuels. Réaction immédiate devant des hommes en train de se masturber, pic devant des hommes ensemble et excitation modérée devant les couples hommes-femmes. Dans tous les cas, peu ou pas d'excitation devant des scènes de lesbianisme à l'écran.
Quant à nos bonobos, le mythe d'une pulsion primitive dans la sexualité masculine s'effondre: aucune réaction notable. Les sexes des homos et des hétéros restent au repos devant les primates tout comme devant les panoramiques de montagnes et de plateaux. Pourtant, chez les sujets masculins, les données objectives correspondent exactement aux données subjectives enregistrées par les tablettes. Le corps et les esprits fonctionnent en harmonie.
Comment expliquer le conflit entre ce qu'affirment les femmes et les réactions de leurs muqueuses vaginales ? Pour Meredith, on peut suggérer plusieurs raisons. Selon la chercheuse, l'anatomie pourrait jouer un rôle. Le pénis est un organe à taille variable, qui frotte contre les vêtements. Il entre érection et subit la détumescence. Les petits garçons grandissent avec la conscience constante de cet organe, et le cerveau masculin est habitué à recevoir des informations de leur sexe. Un circuit fermé s'établit entre le corps et la conscience de la sensation, l'un affectant l'autre, les réponses aux stimulis sont rapides et désinhibées. La morphologie féminine, où l'organe sexuel est architecturé vers l'intérieur, rend peut-être les messages moins clairs, moins aisés à décoder.

Mon ressenti : Salut Sara,
Je sais que le ton "scientifique" de ce livre peut être barbant à lire, et peut-être que tu n'accroches pas à mes extraits mais je suis obligé de te les relayer si tu souhaites découvrir en ma compagnie sur ce thème. Je dois te fournir des vérités : une petite + une petite + une petite + etc.... feront que tu auras une expérience sur le thème de la sexualité. Je pense que c'est important et il ne dois pas y avoir de malaise à en discuter ensemble.
Avec ce nouvel extrait, je reviens sur l'expérience effectuée sur des femmes avec le pléthysmographe, ce capteur qui est inséré dans le vagin pour calculer la réaction d'excitation physique de la femme. Mais de plus, la scientifique a fourni à chaque femme une tablette numérique afin que ces dernières auto-évaluent leur degré d'excitation. Les résultats sont très intéressants : Alors que le pléthysmographe note clairement la réaction d'excitation physique des femmes, celles-ci, généralement, ne reconnaîtrons pas l'excitation qui se produit dans leur appareil sexuel... C'est étonnant, n'est-ce pas ? L'excitation physique est clairement prouvée mais les femmes en général se cacheront cela, à nous comme à elles.
La même expérience a été faite avec des hommes. Et ces résultats mettent en lumière que généralement, nous, les hommes, nous savons reconnaître notre excitation sexuelle et que nous l'assumons.
C'est quand même une différence qui en dit beaucoup sur le comportement des hommes et des femmes. Nous, les hommes, nous sommes davantage plus démonstratif et certain de notre désir sexuel tandis que vous les femmes, vous savez dissimuler votre désir sexuel...

Une hypothèse possible dit que cela est dû à l'anatomie de l'organe sexuel de l'homme et de la femme. L'homme, depuis jeune garçon, à son organe sexuel en contact avec ses vêtements.Les petits garçons grandissent avec la conscience constante de cet organe, et le cerveau masculin est habitué à recevoir des informations de leur sexe. Il entre érection et subit la détumescence. Donc, pour nous les hommes, notre désir sexuel est clairement repérable. L'organe sexuel de la femme est construit vers l'intérieur de son corps. Ses réactions sont certainement plus difficiles à détecter et à comprendre.

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