Daniel Bernier

Le Dévoreux est un trou d'eau "Maléfique" de 70 mètres de diamètres, sans fond. On lui a donné ce nom car il ne rend jamais les corps. Durand la guerre de 70, on l'a appelé le trou Prussien. Paul voulait s'y jeter deux ans après sont retour de captivité, ayant appris le nom de son dénonciateur.

Milord ouvre une exploitation forestière en Côte d'Ivoire, et accepte que Célestine se mette en popote avec lui.

L'auteur a dédicacé ce livre en indiquant: " Meuse - Afrique qui passe par le guerre."

Ce roman de la vie paysane comprend trois parties :

- Camille, fils d'un curé demissionnaire qui découvre l'amour dans les bras de sa belle soeur qui perd son mari. Rejettée par les villageois, considéré comme une sorcière, elle meurt de dépression laissant Paul avec Camille qui se retrouve alors en pension en Belgique. La grande guerre éclate, Paul, prisonnier de guerre et Camille, cédé par la pension à une ferme, se retrouvent après.

- Leona, fils d'un couple de paysans heureux qui, en gagnant à une loterie rachète la ferme de Bon-Ru que Paul ne peut plus entretenir. Mais la guerre enlève Fernand son père, qui pense Léona devient le soldat inconnu de l'Arc de Triomphe.

- Le temps des Noces

La guerre ayant tout détruit, Paul revient au village et aide avec son fils Camille la femme de Fernand, Ida à la reconstruction de Bon-Ru. Ida finit par épouser Paul malgré le violent désaccord de Léona. Les différentes rencontres de Léona lui permettent d'aller travailler à Paris à l'ambassade des Etats-unis comme plongeuse puis au Ministère comme préposée aux écritures. A Paris elle tombe amoureuse et enceinte d'un homme qui est en réalié proxénète. Elle avortera difficilement et tombera malade. Mais Camille, amoureux de Léona veille sur elle.

Léona finira par ouvrir les yeux et accepte le bonheur de sa mère avec Paul et tombe dans les bras de Camille.



Un bon roman rural, qui en dehors des histoires d'amour et de cul, traite parfaitement de la Grande Guerre par une précision parfaite de la situation des paysans et des fermes de la région de la Meuse, gravement touchée par ce conflit.

Multitudes de détails également sur la vie paysane : des différents labeurs en fonction des saisons, des fêtes (communions, mariages...), de la vie sociale et économique de l'époque.

Un jeune adolescent, du prénom de Otto, fils des amours prohibées d'un allemand et d'une française durant la Guerre se trouve embauché dans une ferme de l'Est de la France bien après la fin de la seconde guerre mondiale.

Chez un couple singulier qui n'a pas d'enfants. le Mari est assez effacé et c'est Régine qui commande à "La Galopinerie". Si le mari est peu porté sur la chose, Régine, elle, est une véritable nymphomane qui s'impose à Otto, fils de boche, et le contraint littéralement à la saillir pour, qui sait, avoir ce rejeton que son mari n'a pas été capable de lui donner. Comme Otto aime une jeune fille et que "la" Régine est une femme jalouse, les choses s'enveniment, l'adolescent est persécuté journellement; à tel point qu'il met le feu à "La Galopinerie" et s'enfuit, laissant Régine morte. Je ne peux pas raconter la suite de l'histoire sans être déloyal, mais sachez que Daniel BERNIER avec ce roman dévoile les moeurs paysannes des années cinquante avec la précision du bistouri d'un chirurgien, et rend parfaitement ce sentiment français anti allemand qui prévalait aussi bien à l'encontre de leur progéniture que de celles qui avaient "fauté". Un grand et un bon livre même s'il est un peu court à mon goût.

Très belle lecture que ces "Terres meurtries". Malgré quelques longueurs, j'ai beaucoup apprécié ce livre qui parfois m'a fait penser à "La terre" d'Emile Zola.